Président du CA de l’Acadie Nouvelle, Jean-Yves Thériault
Président du conseil d’administration de l’Acadie Nouvelle depuis 2021, Jean-Yves Thériault est fier de ce que le journal est devenu en 40 ans et anticipe son avenir avec optimisme, d’autant plus que les projets ne manquent pas.
Jean-Yves Thériault est à même d’apprécier l’évolution de l’Acadie Nouvelle depuis quatre décennies. Vice-président fondateur du journal en 1984, il fut aux premières loges de la création de l’entreprise de presse, en juin 1984, à la suite de la fermeture du journal L’Évangéline environ deux ans plus tôt.
« Ç’a créé un vide énorme. Des gens ont voulu se regrouper et fonder un journal quotidien d’une façon ou d’une autre. Ce qui était difficile à l’époque, c’est que le gouvernement provincial, à partir d’un groupe d’individus, voulait aussi partir un quotidien (qui deviendra Le Matin deux ans plus tard et dont le siège social sera établi à Moncton). Mais nous savions à l’époque que les gens de la région ici étaient les plus gros supporters de L’Évangéline. Au-delà de 50 % des abonnés de L’Évangéline venaient de la Péninsule acadienne. Il y avait un terreau fertile. Les gens se sont donc regroupés et ont créé une société d’actionnaires pour créer un journal francophone et ont investi un total de 300 000 $ en 1984. », raconte M. Thériault.
Il y a eu des hauts et des bas, certes, au cours des premières années d’existence de l’Acadie Nouvelle, mais la fermeture du Matin en 1988 permettra un an plus tard à ce qui était alors un quotidien régional d’être accessible à la grandeur de la province.
« Le but des actionnaires de l’Acadie Nouvelle au départ n’était pas de faire des profits, mais de procurer un journal francophone qui donnait une information crédible francophone, surtout aux acadiens et acadiennes », souligne Jean-Yves Thériault, attestant que c’est désormais mission accomplie et que l’Acadie Nouvelle s’est taillée une place de choix à travers les autres médias francophones du pays.
« Aujourd’hui, on fait concurrence aux médias numériques, aux médias sociaux qui ne partagent pas nécessairement de la bonne information et nous tirons notre épingle du jeu malgré tout ça. »
Si l’Acadie Nouvelle est aujourd’hui dans une bonne posture financière, les actionnaires et les dirigeants du journal entendent prolonger la portée et la mission de l’entreprise de presse à une étape supérieure dans les prochaines années.
« Au conseil, nous savons que l’Acadie Nouvelle deviendra 100 % numérique à plus ou moins long terme. Ce n’est pas utile de se mettre la tête dans le sable et dire que ça ne deviendra pas ça. C’est presque dans l’ordre des choses, étant donné que beaucoup de médias se sont convertis au numérique au fil des années. Donc nous, notre but à long terme, ce serait possiblement de devenir numérique sept jours par semaine, mais conserver l’édition du samedi en format papier; c’est comme un objectif que les actionnaires se donnent », indique M. Thériault.
Un projet d’expansion dans l’ensemble des provinces atlantiques est également à l’étude, ainsi que la conversion de l’Acadie Nouvelle en un « projet de société » et dont la forme reste à être déterminée.
« Les actionnaires demeureraient présents en soutien, mais nous pourrions élargir la formule d’entreprise du journal pour en faire un projet de société », ajoute le président du CA de l’Acadie Nouvelle.
Au-delà de l’aspect pécuniaire du journal, Jean-Yves Thériault assure que les actionnaires éprouvent le même sentiment de fierté devant ce que l’Acadie Nouvelle est devenue depuis sa fondation.
« Pour nous les actionnaires, on a atteint le premier objectif qui était de fournir de l’information aux francophones du Nouveau-Brunswick et on l’a bien fait. Ç’a peut-être été un petit peu plus au-delà de nos espérances à un moment donné. Nous aimerions définitivement poursuivre sur cette lancée en élargissant nos cadres pour joindre davantage les francophones de la Nouvelle-Écosse, les francophones de l’Île-du-Prince-Édouard et même ceux de Terre-Neuve. On sait qu’à Terre-Neuve, dans la région de Cap-Saint-Georges, il y a beaucoup de francophones. Pour nous, ce serait un objectif très valable à long terme, préalable aussi », conclut Jean-Yves Thériault.