Le doyen de l’Acadie Nouvelle, Robert Lagacé, se remémore de nombreux souvenirs
Robert Lagacé se souvient de son premier jour de travail à l’Acadie Nouvelle comme si c’était hier. C’était le 1er juillet 1985, il y a donc 39 ans.
« J’étais très intimidé. D’abord parce que j’arrivais vraiment de nulle part. C’est le journal qui m’a approché et non pas le contraire. Je n’avais pas étudié en journalisme, mais plutôt en loisir. J’étais aussi très sportif à l’époque. J’avais 20 ans, j’habitais encore chez mes parents et j’arrivais justement d’une partie de balle molle. Ma mère m’a alors dit que le journal m’avait appelé, puis ils ont laissé un numéro. Je n’avais aucune idée à quoi m’attendre. Je rappelle, et là, ils me disent qu’ils voulaient me rencontrer », se souvient celui qui est désormais le doyen de l’Acadie Nouvelle, ajoutant que son nom avait été transmis au directeur de l’information du journal de l’époque, Nelson Landry, par la polyvalente Louis-Mailloux.
« Il avait approché la polyvalente afin de s’informer s’il y avait un jeune qui savait écrire et qui aimait le sport. »
Aussi bien dire qu’il a appris son métier de journaliste sur le tas. Outre Nelson Landry qui lui a ouvert les portes du journal, Robert Lagacé cite quelques autres noms d’anciens collègues qui ont été pour lui des mentors, dont feu Michel Doucet, Yves Lusignan, Marc Poirier et feu Martin Pître.
« Ils ont été mon école, c’est clair », affirme Robert Lagacé.
En 39 ans, le journaliste sportif a vécu tous les changements et étapes que l’Acadie Nouvelle a franchis, notamment lorsque le quotidien, d’abord régional, est devenu provincial en 1989, puis a déménagé quelque temps plus tard du Vieux Couvent de Caraquet à ses locaux actuels, notamment en raison de la création de la défunte imprimerie Acadie Presse.
« L’Acadie Nouvelle est devenu, je crois, un très bon journal avec les moyens du bord. On n’a rien à voir par exemple en matière de moyens avec les journaux de Québecor ou encore le journal La Presse. On n’a pas les moyens de ces journaux-là, mais je pense qu’avec ce qu’on a, on fait un fichu de bon journal, qui plus est avec une petite équipe, car on s’entend, on est vraiment une très petite équipe comparativement à ces autres journaux. »
Robert Lagacé croit d’ailleurs que le journal a atteint un niveau supérieur au milieu des années 1980, lors d’une grève des bûcherons qui a culminé dans la région Chaleur.
« Notre journaliste Yves Lusignan avait fait un travail incroyable. Il était aussi un très bon photographe. Dans le Nord-Est, 40 ans passés, le métier de bûcheron était hyper important. Donc la manifestation a constitué un événement en soi. L’escouade antiémeute a fini par débarquer; c’était assez spectaculaire comme manifestation. Grâce à ses photos et à sa manière de couvrir cette affaire, le journal a gagné en respect autant du point de vue du lectorat que de la population. Je pense que c’est un événement hyper important dans le développement du journal et on doit un peu ça à Yves Lusignan », assure Robert Lagacé.