Le nouveau comité de liaison ethnoculturel de l’AEFNB a un double mandat. Il souhaite d’abord inclure les besoins et les préoccupations des membres issus d’horizons ethnoculturels variés dans les actions, les services, les projets et les réflexions de l’AEFNB. Il sert également de liaison avec les autres comités de l’Association pour établir des objectifs à court, moyen et long terme en ce qui concerne la réduction des obstacles rencontrés par les membres issus d’horizons ethnoculturels variés. La richesse des discussions et l’énergie des rencontres virtuelles et en face à face ont mené à la priorisation des actions à entreprendre. Sur la photo, devant l’œuvre majestueuse de Salvador Dali, on retrouve, dans l’ordre habituel : Murielle Rialt, Alain Boisvert, Marie-Claude Savoie, Hyacinthe Maga, Khouloud Gharbi, Jessica Morin-Sirois, Jenny-Lee Albert Grondin et Fred Mahoungou. Absente : Elena Onete.

Plan de dix ans : l’audace d’une prématernelle universelle?

Mathilde et Jacob ont le même âge. Née au Nouveau-Brunswick, Mathilde pourra fréquenter une garderie éducative francophone seulement si sa famille réussit à obtenir une place et en assumer les frais. De son côté, Jacob, né en Nouvelle-Écosse, a accès dès l’âge de quatre ans à une classe de prématernelle universelle, gratuite et financée par l’État, sans liste d’attente et peu importe la situation financière de ses parents. Dans ce milieu scolaire, il joue, apprend et s’épanouit dans sa langue, tout en développant sa confiance, sa curiosité et ses habiletés sociales grâce à l’encadrement d’une équipe scolaire. 

Ces deux parcours différents illustrent bien l’importance de donner à chaque enfant un départ équitable. Comme le rappelle Eric Godin, président de l’Association des enseignantes et des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick (AEFNB), « le Nouveau-Brunswick accuse un retard notable et décevant ». Dans plusieurs provinces voisines, les enfants de quatre ans ont déjà accès à une éducation publique gratuite et structurée. Au Nouveau-Brunswick, de Caraquet à Saint-Quentin, de Saint-Jacques à Bouctouche, trop de familles doivent encore composer avec des frais élevés ou une offre limitée.

Les recherches de la Fondation de la famille de Margaret et Wallace McCain sont claires : une prématernelle universelle intégrée au système public – gratuite, accessible et bien encadrée – entraîne des avantages durables. Acquisition du langage, compétences sociales, régulation du comportement, transition scolaire facilitée, retour au travail des parents (surtout les mères), réduction du stress familial et meilleure santé économique : les avantages sont nombreux et bien documentés.

« Une partie importante de la solution réside dans nos écoles qui offrent une prématernelle universelle pour les enfants de quatre ans en tant qu’extension de l’éducation publique. Elle est accessible dans l’école de quartier ou du village, gratuite, et liée aux ressources et infrastructures existantes », souligne-t-on. Ce modèle, déjà en vigueur en Nouvelle-Écosse, est salué pour ses retombées positives sur le développement des enfants et le soutien aux familles.

Au-delà d’une mesure éducative, il s’agit d’un geste d’équité et d’investissement dans l’avenir de notre province. Offrir à tous les enfants, peu importe leur lieu de résidence, un accès à la prématernelle universelle, c’est miser sur leur réussite, sur l’égalité des chances et sur une société plus forte.

Pourquoi Mathilde commencerait-elle l’école avec un pas de retard, quand Jacob profite déjà d’un tremplin solide? L’AEFNB appelle à intégrer la prématernelle universelle dans le nouveau Plan de 10 ans en éducation. Le moment est venu : donnons à tous nos enfants le même départ, et au Nouveau-Brunswick, les moyens de bâtir son avenir.