Le moratoire sur le hareng se poursuit!

Le ministère des Pêches et Océans Canada (MPO) prolonge de deux ans le moratoire sur la pêche au hareng dans le golfe du Saint-Laurent, une mesure qui a été initialement imposée en 2022.
Selon les scientifiques du ministère, il n’y a aucune amélioration dans l’état des stocks qui se trouvent dans la zone critique depuis le début des années 2000. Cette décision a été prise le 24 février dernier. Le MPO a laissé entendre qu’il réévaluerait sa décision en 2027.
« Le stock de hareng se reproduisant au printemps continue de se retrouver dans la zone critique du cadre de l’approche de précaution. C’est le cas depuis 2001 et le stock ne montre aucun signe de reconstitution », a laissé entendre à l’Acadie Nouvelle une conseillère en communication du ministère, Amélie Robichaud.
Celle-ci a énuméré les facteurs contribuant au déclin du hareng : l’augmentation de la température de l’eau, des changements dans la disponibilité du zooplancton, la prédation par d’autres espèces, le faible taux de survie et de développement des larves et la pêche proprement dite.
Cette décision soulève l’indignation des pêcheurs. Plusieurs d’entre eux pointent du doigt l’Union des pêcheurs des maritimes (UPM) pour la situation dans laquelle ils se trouvent. Andrew Stewart, un pêcheur de hareng de Shippagan souhaiterait que l’UPM rachète les permis de pêche aux harengs à des prix plus élevés que 30 000 $. L’organisme a lancé ce programme cet hiver.
Réaction de l’UPM
Le directeur général de l’UPM, Martin Mallet dit comprendre la frustration des pêcheurs. « Sachez
que ce n’est pas l’UPM qui prend les décisions. Notre lobbying n’a pas
suffi à obtenir du MPO un quota
de 500 tonnes de harengs de printemps à pêcher pour les appâts. »
Il précise que cette pêche commerciale aurait surtout profité aux pêcheurs de homard et de crabe, comme c’était le cas pendant les
20 ans précédant le moratoire de 2022. « Cependant, le quota de pêche commerciale du hareng d’automne a sérieusement diminué et on a des problèmes à le capturer. Notre défi est donc lié à la ressource et à la façon de l’exploiter, pas aux quotas. »
Le directeur de l’UPM reconnaît que la vingtaine de pêcheurs de l’est du N.-B. ayant seulement le droit de capturer du hareng et du maquereau sont dans une situation intenable. « On essaye de rationaliser les portefeuilles de permis. On a réussi à convaincre le MPO d’interdire aux pêcheurs de les diviser lors de ventes. Pour ceux qui dépendant d’une seule espèce, nous avons un programme de rachat de permis. »
M. Mallet réitère qu’un permis de pêche au hareng ne vaut pas plus que 30 000 $. Il souligne que l’organisation aide les pêcheurs pélagiques qui souhaitent garder leur permis en leur permettant de participer en priorité à des projets scientifiques du MPO.
« Nous avons encore des discussions à avoir avec le ministère sur la pêche scientifique. Ça pourrait donner un coup de main à certains. Des pêcheurs voient des signes très positifs concernant le hareng à l’inverse du MPO. Nous avons besoin de plus de données », conclut le premier représentant de l’UPM.
Rappelons que le hareng sert également d’appât traditionnel pour des pêches commerciales comme le flétan, le homard, ou encore le crabe des neiges.