Aquapêches 2

Gaëtan Thomas

Commentaire de Gaëtan Thomas – président-directeur général du Conseil économique du Nouveau-Brunswick

L’économie de plusieurs de nos communautés repose sur l’industrie de la pêche, mais nous oublions parfois jusqu’à quel point celle-ci forme un levier économique essentiel pour toute la province. Une recherche rapide m’a permis de trouver quelques chiffres
qui quantifient son importance que nous ne devons jamais sous-estimer.

D’après des informations recueillies sur le site du gouvernement du Canada sur le marché du travail (Pêche et transformation du poisson — région de l’Atlantique), voici quelques faits saillants :

  • L’industrie de la pêche et de la transformation du poisson représentait 1,4 % de la production économique totale du Canada atlantique en 2022, soit 1,53 milliard de dollars.
  • Les prix du crabe des neiges ont chuté de 60 % en 2022, en raison d’une réduction de la demande des consommatrices et consommateurs américains à cause de l’inflation. Ceci a entraîné des stocks excédentaires qui continuent de faire baisser les prix.
  • Au Canada atlantique, l’activité économique est répartie le long des côtes des provinces qui se traduit par 24 800 emplois, dont 4 900 au Nouveau-Brunswick.
  • Dans un autre site du département Pêches et Océans, j’ai trouvé que la valeur totale des débarquements (mollusques et crustacés) au Nouveau-Brunswick en 2022 était 511 millions  $. Les deux plus importantes valeurs des débarquements proviennent du homard (281 millions $) et du crabe des neiges (178 millions $) ce qui représentait 90 % de la valeur des débarquements.

Quand le prix du crabe des neiges a chuté l’an passé, les impacts furent dévastateurs pour l’économie des régions côtières de l’Atlantique. Nous espérons que les prix se stabiliseront à nouveau cette année pour assurer l’avenir de l’industrie importante du crabe des neiges. De plus, la crise présente qui sévit sur l’industrie de la crevette ne fait qu’aggraver les difficultés pour les usines de transformation en Atlantique.

L’industrie de la crevette en chute libre

Pour ce qui est de l’industrie de la pêche de la crevette, l’annonce de la ministre fédérale des Pêches et Océans d’une limite de 3 060 tonnes de crevettes qui pourront être pêchées en 2024 a entraîné des fermetures d’usine de transformation de la crevette et d’énormes défis pour ce secteur. Cette industrie vibrante par le passé avec plus de 17 000 tonnes de débarquements observés en 2021 est maintenant en chute libre.

Il est primordial que les différents paliers gouvernementaux unissent leurs efforts pour sauvegarder cette industrie si cruciale pour préserver nos économies régionales le long des côtes de l’Atlantique. Je désire souhaiter une bonne saison profitable et en toute sécurité à toutes les braves personnes qui travaillent dans cette industrie essentielle pour le maintien de milliers d’emplois dans nos régions rurales.

Pêche au homard dans la zone 25 !

Pendant que la pêche au homard dans la zone 23 est pratiquement terminée, ce sera au tour des homardiers du sud de la province, la zone 25, de se préparer en prévision d’une nouvelle saison. C’est une zone qui compte environ 650 embarcations. Le territoire s’étend de Pointe-Sapin dans la région de Kent-Nord jusqu’à Pugwash en Nouvelle-Écosse, en passant par l’Île-du-Prince-Édouard. La pêche s’amorce vers la deuxième semaine du mois d’août et se prolonge jusqu’au mois d’octobre.

Interrogé à ce sujet, bien que ce soit encore tôt, le directeur général de l’UPM, Martin Mallet se montre inquiet par rapport à l’état des marchés. « Dans le nord de l’Île-du-Prince-Édouard ou près de Terre-Neuve-et-Labrador, il y a eu des hausses dans les débarquements au cours des dernières années, mais actuellement, le marché pour le homard vivant semble connaître des difficultés. La pression à la baisse sur les prix se maintient présentement, ce qui nous cause des inquiétudes, justement, à l’approche de la saison », a-t-il dit.