Entretien avec le directeur général de l’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM), Martin Mallet sur le déroulement de la saison 2024. Il a d’abord été question de la saison de la pêche au homard dans la zone 25 qui a pris fin à la mi-octobre.
Martin Mallet
« Dans l’ensemble, c’est une pêche qui s’est bien déroulée bien que les niveaux de débarquements aient beaucoup varié en fonction d’une région à une autre. En effet, on a des pêcheurs qui ont vu leurs prises diminuer par rapport à 2023 alors que d’autres ont connu des prises plus importantes. Un aspect qui fut très positif est certainement le prix payé aux pêcheurs; il a varié de 8,75 $ à environ neuf 9,25 $ la livre. »
Selon M. Mallet, une nouvelle donnée pointe à l’horizon. « Nous avons eu une réunion pendant laquelle on nous a donné de nouvelles informations. Il semble que le homard se déplace davantage vers le nord qu’avant. Pour nous dans le golfe St-Laurent, nous ne sommes inquiets pour l’instant, mais avec les changements climatiques qui prévalent, dont le réchauffement de l’eau, ainsi que cette distribution géographique de la ressource qui semble changer, comme organisation, il faudra surveiller la situation de près. »

Dans la zone 23

Concernant la pêche du printemps dans la zone 23, une région qui s’étend de Dalhousie jusqu’à Pointe-Sapin et qui totalise environ 600 embarcations, ce fut une bonne saison si l’on fait exception évidemment à la crise de la baleine dans le territoire de Miscou, Pigeon Hill, Petit-Shippagan, Sainte-Marie-Saint-Raphaël et Savoy-Landing qui a secoué les pêcheurs concernés et les communautés visées.
Concernant les prises comme telles, par secteur, ce fut pas mal le même constat chaque année. Ce fut différent d’une région à une autre. « Dans les régions de Caraquet et Neguac, les prises n’ont pas été énormes alors que dans les secteurs de Sainte-Marie-Saint-Raphaël, Le Goulet ou de Pigeon Hill, les prises ont été de beaucoup supérieures. »

Chasse au phoque

Le 23 octobre dernier, le ministère Pêches et Océans Canada a annoncé l’ouverture d’une saison de chasse récréative au phoque au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard, un dossier que l’UPM a suivi de près depuis déjà un bon moment. L’organisation milite en faveur d’une telle chasse, car le phoque gris est un des sérieux prédateurs du homard avec le bar rayé.
Cette pêche ne se fera pas n’importe comment. « Les chasseurs devront quand même suivre une formation pour que l’abattage des bêtes respecte certaines règles. Chose certaine, nous sommes heureux que le MPO ait permis cette chasse. Ce sera intéressant aussi d’explorer les possibilités qui vont s’y ajouter; que ce soit la transformation de la viande, de la peau et de l’huile, il y a de la place pour une activité économique non négligeable », dit-il.
En ce qui concerne le bar rayé, là aussi, ça bouge rapidement. « Un projet pilote cet automne avait pour but de vérifier la quantité de bars rayés dans les casiers à homard, leur taille, etc. On s’est aperçu que jusqu’à 70 à 80 pour cent de ces poissons étaient déjà morts dans les casiers et on essaie de documenter ça pour qu’on arrête de gaspiller cette ressource et qu’on mette sur pied une vraie pêche de ce prédateur. »

Hareng et maquereau

En ce qui concerne le hareng, la situation n’est pas plus rose que l’an dernier. Cette année encore, le quota n’a pu être capturé au complet et la ressource se fait de plus en plus rare. Pour ce qui est du maquereau, il y a des signes encourageants, selon le DG de l’UPM. « La pêche permise cette année pour des appâts s’est bien déroulée et on travaille toujours avec le MPO pour une réouverture commerciale de cette pêche. Jusqu’à présent, les discussions vont bien. »