Le président de l’Association des crabiers acadiens (ACA), Joël Gionet, abonde dans le même sens que la plupart des acteurs de la pêche au crabe des neiges dans le sud du golfe St-Laurent; la saison 2024 a été excellente malgré une diminution de près de 30 pour cent du quota de pêche. « Non seulement les crabiers ont pu sortir tôt, soit le 1er avril et que l’hiver clément que nous avons eu a fait en sorte que les glaces étaient très minces, les baleines noires de l’Atlantique Nord ont été aperçues alors que pratiquement les trois quarts du quota alloué étaient déjà pêchés. »
Joël Gionet
Par contre, il y a un bémol à l’horizon. Le président de l’ACA prévoit que le contingent en 2025 pour la zone 12 devrait encore diminuer possiblement entre 25 % et 30 %, un point un peu négatif, mais pas nécessairement surprenant dans les circonstances. « Présentement, on est dans un cycle descendant de la biomasse. C’est une situation qui se produit aux 10 à 12 ans environ; donc les quotas vont diminuer en 2025 et probablement en 2026, mais ils vont remonter par la suite. Actuellement, les petits crabes sont massivement présents dans le golfe et le nombre de femelles est à la hausse. Un portait qui est somme toute positif pour l’avenir. »

Casiers sans cordage et bouées intelligentes 

Concernant les casiers de pêche au crabe des neiges sans cordage, seulement deux membres de l’Association des crabiers acadiens en ont fait usage cette saison, car les baleines noires de l’Atlantique Nord s’étaient déplacées, pour la plupart, à l’extérieur de la zone 12. « C’est confirmé qu’on a eu une baleine empêtrée dans des engins de pêche provenant de la zone 12, mais il s’agissait d’engins fantômes, qui étaient déjà dans la mer, alors que notre saison était terminée. »
Les essais en mer se poursuivent pour l’utilisation de bouées intelligentes qui peuvent être localisées immédiatement en cas d’empêtrements, ce qui aiderait à protéger ces mammifères marins. « On est toujours à l’affût de nouveaux moyens qui nous aident à pratiquer une pêche responsable et il ne faut pas s’asseoir sur nos lauriers; la pêche évolue et nous devons suivre le courant. »
Concernant les baleines, justement, Joël Gionet rappelle que leur présence a été un peu différente cette année. « Elles sont entrées un peu plus tard que d’habitude et il y en avait moins. On a aussi constaté qu’elles étaient plus dispersées et présentes à la grandeur du golfe, on en a même vu près de Terre-Neuve-et-Labrador. Est-ce qu’elles se déplacent un peu plus vite vers le nord en quête de nourriture? C’est possible, mais on voit un changement dans leur présence dans le golfe », de conclure M. Gionet.