Règle générale, les derniers mois ont été satisfaisants pour l’industrie ostréicole au Nouveau-Brunswick. C’est du moins l’opinion exprimée par Amédée Savoie, directeur général de la Maison BeauSoleil de Neguac, et fin observateur de cette industrie depuis fort longtemps.
Amédée Savoie
« Effectivement, les ostréiculteurs ont apprécié leur niveau de récolte sur leurs sites et les prix sont demeurés stables. Au point de vue des marchés internationaux, ça n’a pas tellement bougé par rapport aux dernières années. Il n’y a pas eu de grosses augmentations, mais pas de diminutions drastiques non plus », laisse entendre notre invité.
Une chose est certaine, la popularité des huîtres auprès des consommateurs ne se dément pas. Relativement timide il n’y a pas si longtemps que ça, l’engouement pour ce mollusque a fait un bond considérable au cours de la dernière décennie pour le plus grand bonheur des intervenants de l’industrie. Selon M. Savoie, la stratégie lancée par la province en 2017 a changé la donne.

Douze mois par année

« On peut affirmer maintenant que cette industrie fonctionne à longueur d’année. Même les restaurants peuvent offrir des huîtres néo-brunswickoises 12 mois par année sur leurs menus, car des ostréiculteurs produisent maintenant des huîtres à l’année grâce à des écloseries. »
La Maison BeauSoleil est un bel exemple à ce niveau. À la mi-octobre, l’entreprise mettait les dernières touches à son vivier situé à l’ancien quai de Bas-Neguac qui permettra de stocker des huîtres pendant l’hiver. Au moment de réaliser l’entrevue, Amédée Savoie était sur le point de s’envoler pour Paris afin de prendre part à un grand salon de l’alimentation. « C’est la deuxième fois que j’y participe; nous n’avons pas de kiosque comme tel, mais des rencontres sont prévues avec différents intervenants. »

Virus à l’Î.-P.-É. : M. Savoie se montre rassurant 

En juillet dernier, des informations en provenance de l’Île-du-Prince-Édouard faisaient état de la présence d’un sérieux virus qui s’attaque aux huîtres avant qu’elles atteignent leur maturité, autant les huîtres sauvages que celles d’élevage. Pour l’instant, on rapporte qu’il n’y a aucun risque pour la santé humaine.
La détection récente de la maladie MSX, ou sphère X multinucléée, dans la baie Bedeque, a été durement ressentie par les ostréiculteurs de notre province voisine. Qui plus est, en octobre dernier, l’Agence canadienne d’inspection des aliments affirmait que le virus s’était propagé à la majeure partie de l’Île. Une nouvelle qui a mis les producteurs d’huîtres du Nouveau-Brunswick sur le qui-vive.
« C’est certain qu’on surveille la situation de très près, mais jusqu’à maintenant, on n’a pas de signes que le virus est rendu dans notre province. On souhaite cependant qu’une solution soit trouvée bientôt afin de stopper ce virus. Ce serait vraiment dommage que notre industrie qui va bien actuellement soit victime de cette maladie. »