Les premiers échos concernant la pêche expérimentale du sébaste cette année sont encourageants bien qu’il reste encore beaucoup de questions et de points à éclaircir. C’est du moins l’avis du directeur général de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels (FRAPP), Jean Lanteigne. Au moment de notre entretien vers la mi-octobre, on était rendus à environ le tiers des sorties en mer par les pêcheurs.
Jean Lanteigne
« Les premiers constats confirment ce qu’on savait déjà : les captures sont excellentes, car le sébaste est présent en grande quantité. On évalue présentement différents engins de pêche et à la fin du projet, on pourra voir lequel de ces engins sera le plus efficace, surtout en limitant les prises accessoires, c’est-à-dire les prises d’autres sortes de poissons que le sébaste. »
« L’autre partie majeure de ce dossier (qui ne concerne pas les pêcheurs eux-mêmes, mais qui les affecte au premier degré), c’est le développement des marchés pour le sébaste. S’il n’y a pas d’acheteurs pour ce poisson, il n’y a tout simplement pas de raison de le pêcher. L’usine McGraw Seafood de Tracadie s’occupe de la transformation du sébaste cette année et cela permet de véritablement faire des efforts de mise en marché; ça se déroule bien jusqu’ici », admet M. Lanteigne.
En principe, les pêcheurs de sébaste ont été en mer jusqu’à la mi-novembre. « Un rapport sera produit par la suite, ayant pour but d’analyser tous les volets reliés à cette pêche, les engins utilisés, les coûts, etc. » Pour ce qui est du prix payé aux pêcheurs lors de cette pêche expérimentale, il est de 20 cents la livre, un prix de prime abord dérisoire, mais tous les intervenants souhaitent évidemment un meilleur prix à l’avenir. « Cela veut dire qu’il faut développer une pêche au sébaste beaucoup plus lucrative, mais si on n’est pas présents sur les marchés, on n’aura certainement pas un meilleur prix », tranche le DG de la FRAPP.

En rafale 

• En 2025, on parlait d’une quarantaine de sorties en mer par 9 des 11 crevettiers membres de la FRAPP qui voulaient tenter de capturer le fameux poisson rouge.


• Les pêcheurs désiraient utiliser deux types de chaluts, soit le chalut de fond normal et un autre désigné comme semi-pélagique.


• Une somme de 3 484 815 $ a été allouée par les paliers gouvernementaux à la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels (FRAPP) avec comme objectif d’élaborer des pratiques exemplaires visant à intégrer la pêche au sébaste dans l’industrie des pêches. De ce montant, le gouvernement provincial investit un peu plus d’un million $, alors que la contribution du fédéral s’élève à environ 2,4 millions $. L’objectif principal est de déterminer la viabilité de la pêche commerciale au sébaste, en veillant à ce que les meilleurs engins de pêche et les meilleures autres pièces d’équipement soient utilisés pour maximiser les prises tout en réduisant au minimum les prises accessoires.


• Nouvelle ligne automatisée à l’usine McGraw Seafood à Tracadie. L’entreprise de transformation de fruits de mer s’est dotée d’une nouvelle ligne pour le traitement du sébaste, depuis la réception du poisson à l’usine jusqu’à sa congélation, en passant par une ligne d’emballage. Des travaux d’aménagement ont été exécutés à l’usine. Cette entreprise veut réellement s’impliquer dans cette nouvelle aventure.