L’Académie Sainte-Famille en 1954 (collection Gérard Brideau), plusieurs années avant qu’elle devienne une école publique.

NDLR : Nous reprenons ici avec permission des extraits d’un texte de Léonce Losier, directeur à l’Académie Sainte-Famille, de septembre 1967 à juin 1970. Il fut témoin de l’époque où l’Académie Sainte-Famille est passée d’une école catholique avec pensionnat à une école publique.

Entrer dans l’Académie Sainte-Famille à titre de directeur d’école me faisait sentir comme un imposteur. La direction de l’établissement avait été menée avec beaucoup de sagesse par les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph depuis 1912. J’étais un habitué de ce noble édifice, trois de mes quatre sœurs y avaient été pensionnaires, et mes sœurs Imelda et Gisèle y avaient enseigné.
J’entrais donc dans ce sanctuaire comme maître des lieux, à l’exception des espaces réservés aux religieuses qui habitaient encore cette grande demeure. Plusieurs religieuses faisaient partie de notre équipe d’enseignants (Sr Arseneault, Sr Claire Cyr, Sr Boudreau, Sr LeGresley, Sr Beaulieu). Mme Magaret May Bertrand était adjointe à la direction.
J’ai vraiment aimé ces années de travail. Il y avait une équipe de jeunes enseignantes et enseignants qui savait se retrousser les manches et effectuer le travail. Sr Saint-Alexandre était l’économe de la communauté et j’ai eu le privilège d’aller discuter avec cette personne brillante. Son bureau était toujours ouvert et elle aimait bien discuter de tout et de rien. Sr Armande Nicole était la supérieure de la communauté.
Pour la communauté religieuse, c’était un envahissement complet de leur sanctuaire. Le plancher au deuxième étage était toujours reluisant comme un sou neuf. Une religieuse, Sr Bourque, avait la tâche de passer la vadrouille plusieurs fois par jour et se secouait la tête en voyant une horde de jeunes avec des chaussures mouillées entrer et sortir de la maison au lieu des jeunes filles en uniforme de l’ASF avec des souliers secs.
En somme ce furent de bonnes années en collaboration avec les religieuses toujours disponibles pour donner un coup de main.