Des changements au commerce transfrontalier à Edmundston

À Edmundston, les gens ont l’habitude de simplement traverser la frontière américaine en voiture pour aller faire le plein d’essence ou pour effectuer quelques emplettes. Des membres d’une même famille habitent de chaque côté de la frontière et de liens étroits unissent les communautés de chaque côté du fleuve Saint-Jean. L’impact de l’imposition de tarif y est donc ressenti de façon particulière sur les tendances de consommation.
La directrice générale de la Chambre de commerce de la région d’Edmundston, Cathy Pelletier, relate que les membres de l’organisme ont constaté un regain d’intérêt pour les produits canadiens. « On voit des changements dans le sens où les gens veulent boycotter les produits des États-Unis. On le voit beaucoup au niveau des épiceries et les gens se déplacent, car ils veulent certains produits et demandent qu’ils ne proviennent pas des États-Unis », avance-t-elle.
Selon elle, les gens y pensent maintenant à deux fois avant de traverser la frontière pour y faire des achats, même si les couts sont un peu moins élevés. Ceci lui rappelle l’époque de la COVID-19 où la fermeture des frontières internationales ne permettait pas le magasinage transfrontalier.
Ce mouvement pour les produits canadiens s’avère toutefois une épée à deux tranchants pour certains membres de la chambre de commerce. Mme Pelletier cite ainsi en exemple un fournisseur d’équipement de sport dont les marques des produits les plus populaires proviennent le plus souvent des États-Unis. « On veut boycotter et on comprend le principe. Mais en faisant ça, on n’encourage pas nos entreprises locales », souligne-t-elle.
Elle recommande donc aux personnes consommatrices d’appuyer plus que jamais les entreprises néo-brunswickoises, tout en étant conscientes que plusieurs n’ont pas d’autres choix que de s’approvisionner avec des produits américains. Aussi, elle suggère d’effectuer ses achats localement au lieu de magasiner en ligne. « Je n’ai jamais vu de chandails de hockey commandités par Amazon », avance-t-elle pour rappeler l’impact direct et indirect des entreprises locales sur leurs communautés.