L’impact du portefeuille collectif

Les tarifs imposés par le gouvernement américain ont entrainé un boycottage des produits qui proviennent de l’autre côté de la frontière américaine et une montée du patriotisme canadien avec le choix de produits locaux. Quel est l’impact qu’un individu peut ainsi avoir avec son portefeuille ? L’économiste Pierre-Marcel Desjardins affirme que l’union fait ici la force.
Il souligne tout d’abord que la frustration des consommatrices et consommateurs du Canada s’exprime indéniablement d’un bout à l’autre du pays. L’ampleur de ce mouvement dépendra de plusieurs facteurs, dont la disponibilité d’un produit alternatif pour répondre à la demande. « Ensuite, il y a la capacité. Si j’ai acheté une Tesla il y a deux ans, le marché n’est pas nécessairement bon pour la revendre maintenant sans perte. Mais quand arrivera le temps d’acheter une nouvelle voiture, il y aura probablement de bonnes chances que je ne veuille pas racheter une Tesla », avance-t-il.
Cet économiste croit aussi que l’impact de ces décisions d’achat prendra de l’ampleur pendant les prochaines semaines et les prochains mois. « L’épicerie qui a son entrepôt rempli de produits américains ne peut pas changer son inventaire à court terme. Mais elle va peut-être changer ses commandes pour refléter la volonté de sa clientèle. Je soupçonne qu’au cours des prochaines semaines, nous allons voir plus de produits autres que des produits américains et de moins en moins de produits des États-Unis sur nos étagères », avance-t-il.
De même, les gens qui avaient réservé des vacances aux États-Unis n’annuleront peut-être pas leur voyage printanier en raison des frais déjà encourus. Mais les personnes qui planifient leur prochain voyage estival vont peut-être choisir une autre destination. « Le temps va faire en sorte qu’il y aura une croissance de l’impact », note-t-il.
Pierre-Marcel Desjardins ne croit pas que les décisions d’achat de quelques personnes influenceront Donald Trump, mais que, collectivement, ce mouvement de boycottage sera ressenti aux États-Unis. « Si nous sommes solidaires et si la majorité d’entre nous diminue sensiblement nos achats américains sans nécessairement couper tous les ponts, il y aura un impact non négligeable. Ce ne sera pas nécessairement sur l’ensemble de l’économie américaine, mais sur suffisamment de secteurs névralgiques pour faire une différence », conclut-il.