Une communauté francophone accueillante pour renforcer l’accueil et l’intégration en immigration

Pascal Reboul, directeur général de l’AFMNB
En août dernier, la municipalité de Belle-Baie (incluant Bathurst et la Première Nation de Pabineau) a été nommée « Communauté francophone accueillante » (CFA) par le Gouvernement du Canada. Cette désignation signale sa participation à un projet pilote pour renforcer l’accueil et l’intégration des personnes immigrantes francophones pour les aider à s’établir de manière durable au Nouveau-Brunswick.
Le directeur général de l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick (AFMNB) explique que cette initiative découle de la volonté fédérale d’offrir un pouvoir décisionnel aux communautés dans le parcours d’intégration francophone. « Un comité local sera mis en place avec des personnes issues du monde économique, municipal, éducationnel ou autre. Ce comité déterminera les forces et les faiblesses de la région en matière d’accueil et de rétention avec l’objectif final d’accueillir et de garder les immigrants francophones », précise Pascal Reboul.
Ce comité élaborera ainsi un plan stratégique communautaire de trois ans pour intervenir afin d’améliorer les faiblesses identifiées. « Il y aura soit des fonds pour mener de nouvelles actions, soit pour bonifier des actions déjà faites comme les centres d’accueil pour les nouveaux arrivants. Toutes ces choses vont permettre à la communauté de préparer les employeurs, par exemple, ou de créer des évènements concernant les nouveaux arrivants et les mettre en relation avec des personnes déjà établies. Il y a tout un catalogue d’activités possibles avec l’objectif final de créer les conditions gagnantes pour que les gens s’installent à long terme », ajoute-t-il.
Au moment de l’entrevue, l’enveloppe budgétaire du projet n’avait pas été annoncée. Les nouvelles CFA annoncées cet été, y compris Belle-Baie, devraient commencer leurs activités en janvier 2025. L’AFMNB chapeaute l’initiative au Nouveau-Brunswick et gère le côté administratif et financier des CFA.
Pascal Reboul rappelle que la proportion de francophones dans la province diminue, notamment en raison de l’afflux de personnes immigrantes qui ne parlent pas français.
« Avec le temps, il y a une perte de poids démographique dans nos communautés francophones, ce qui pourrait se traduire en une diminution de services en français et un déclin de la population francophone. Il est donc très important que les communautés francophones puissent avoir leur mot à dire pour identifier les enjeux, chercher des immigrants et maintenir les acquis », conclut-il.

Le quai de Petit-Rocher, un atout à développer davantage

Le quai du secteur Petit-Rocher à Belle-Baie représente un important pilier de la communauté et la municipalité souhaiterait développer davantage cette infrastructure.

Vincent Poirier, gestionnaire de la croissance et du développement à Belle-Baie, rappelle que le quai est la propriété du fédéral et que de nombreux pêcheurs y amarrent leur bateau. Les gens de la région et les touristes aiment bien se promener dans ce secteur pour admirer la baie et les bateaux et peut-être aussi pour acheter directement quelques prises bien fraiches. « L’ancien Village de Petit-Rocher avait acquis une grande propriété à côté du quai et avait commencé son développement avec des sentiers, des bancs et des tables de pique-nique avec abri », explique-t-il.

Un restaurant opère également sur le quai depuis quelques saisons grâce à une entente avec le secteur privé. Une autre entreprise y fait la location de kayaks et autres embarcations, alors qu’un autre commerce propose des sorties de pêche. Le complexe comprend en plus la scène Danny Boudreau où se déroulent plusieurs évènements musicaux et autres activités extérieures.

« Ultimement, nous voulons que ce site soit un pôle d’attraction culturel et touristique », souligne M. Poirier. La municipalité a ainsi embauché une firme de consultation pour consulter sa population et mener une étude sur la question. Il ne s’est toutefois pas avancé sur les projets à l’étude puisque le processus a seulement débuté en septembre. « Nous voulons vraiment créer un achalandage sur ce site pour ensuite créer des entreprises privées à proximité », mentionne-t-il.

Déjà, le site est un point de rencontres important durant l’été avec la tenue de festivals et évènements. « Les visiteurs sont émerveillés par l’accueil. C’est un beau site en bord de mer et nous voulons continuer de faire de Belle-Baie un haut lieu de l’évènement acadien », ajoute-t-il.