RELIGIEUSES NDSC

Bénédiction du Collège NDA le 8 septembre 1949.
En cette année du 25e anniversaire de sa fondation, la congrégation NDSC érige, au bout de la rue Archibald, le Collège Notre-Dame d’Acadie qui suscite l’admiration par sa structure imposante. Il peut accueillir 275 pensionnaires et un grand nombre d’externes : toutes les élèves ne sont pas des collégiennes. L’enseignement du cours classique – Rhétorique, Belles-Lettres, Philosophie I et II, – est dispensé à des classes de petite taille. En plus du baccalauréat ès Arts, un baccalauréat en musique et un diplôme en sciences ménagères est offert.

Le Collège NDA s’inscrit dans la continuité de l’Académie Notre-Dame-du-Sacré-Cœur de Memramcook : la congrégation continue à encourager les sœurs à obtenir une formation universitaire ailleurs au Canada, aux États-Unis et en France. Entre 1936 et 1948, une vingtaine d’entre elles ont obtenu un diplôme dans les arts, les humanités et les sciences, les préparant à l’enseignement du cours classique qui est introduit en 1943. En 1948 à l’académie NDSC, 25 filles sont inscrites au cours classique, dont la majorité sont originaires du Nouveau-Brunswick.

La très grande majorité des élèves du Collège NDA sont inscrites au secondaire (9e, 10e, 11e et 12e année) et au cours commercial. Le collège devient rapidement très populaire. Il accueille principalement des élèves du Nouveau-Brunswick mais également de la Nouvelle-Écosse et de l’île-du-Prince-Edouard. En dépit de certaines critiques, le collège crée des classes en anglais pour accueillir des Québécoises voulant apprendre l’anglais, des élèves hispanophones du Honduras et de la Colombie ainsi que des élèves catholiques anglophones qui n’avaient que le choix d’une école secondaire protestante à Moncton. Comme l’a écrit Mère Marie-Dorothée : « Tout cela créait une intéressante hétérogénéité profitable à tout le monde. »

Marie-Linda Lord

Étudiantes du cours classique en 1948. On aperçoit les diplômées Cécile Maillet et Ramona Godbout au centre.
Mère Marie-Dorothée

1965 – La fin du Collège

« De nombreuses jeunes filles sont passées par cette maison. Chacune y est venue avec son caractère propre, ses ambitions personnelles et spirituelles. Avec toutes nous nous sommes liées d’amitié. Avec toutes nous avons élaboré des projets d’avenir. […] Ces belles années ont été trop enrichissantes pour engendrer du regret. Elles doivent demeurer, en dépit de tout, une cause d’avancement et un signe d’espérance. »

Voilà ce qu’écrit Mère Marie-Dorothée dans la dernière édition du journal étudiant Rencontre, avril-mai 1965.

Environ 300 étudiantes complètent le cours classique au Collège Notre-Dame d’Acadie entre 1949 et 1965. Les collégiennes représentaient à peine 10 % des élèves du collège au cours de ces années. Ces femmes devenues médecins, avocates, autrices, journalistes, enseignantes, administratrices, artistes laisseront leurs marques dans la société acadienne. « Le collège était appelé à semer et non à récolter » comme l’a bien dit Mère Marie-Dorothée.

Les religieuses mettent fin au cours classique alors que l’Université de Moncton, qui est ouverte depuis deux ans et qui est voisine du collège, accueille dorénavant les filles. Les religieuses continuent à offrir le cours secondaire jusqu’à ce que l’école secondaire Vanier ouvre ses portes de l’autre côté de la rue en 1967.Ce sont plus de 5000 jeunes filles qui ont bénéficié de l’enseignement des religieuses NDSC à NDA pendant 18 ans.

Même si à compter de 1965, le Collège Notre-Dame d’Acadie comme institution d’éducation post-secondaire proprement dit n’existe plus, le vocable demeure dans l’usage jusqu’à la vente de l’édifice en 1982, et même encore aujourd’hui, tellement l’impact se fait encore ressentir de nos jours.

La fin du cours classique est ressentie vivement par les étudiantes. Certaines prennent la plume pour écrire une dernière dans le journal étudiant et s’adressent à leurs professeures dont la directrice des étudiantes :

« Bon voyage et meilleurs vœux à S. Odette Léger, notre directrice qui en septembre commencera un stage d’études de deux ans en Belgique. Plus de collégiennes pas sages à surveiller, n’est-ce pas S. Odette? »

Et le mot de la fin du journal étudiant :

« Un nouveau départ, définitif cette fois. Il n’y a aura pas de « À septembre prochain». Mais il y a quand même pour tout le personnel de l’institution, les professeurs, les étudiantes, un amical «Bonnes vacances et au revoir. »

Marie-Linda Lord