Une nouvelle phase de la pandémie, ses répercussions continues sur les chaînes d’approvisionnement, la main-d’œuvre et l’inflation auront dominé le paysage économique de la province au cours de la dernière année. L’économiste Pierre-Marcel Desjardins a ainsi brossé un portrait des principaux facteurs qui auront joué un rôle déterminant sur les PME du Nouveau-Brunswick.
« Globalement, je pense que le pire de la pandémie semble être derrière nous et nous sommes en train de rebondir. Cependant, il y a des vents forts qui nous ralentissent », résume ce professeur à l’Université de Moncton. Il rappelle que les périodes de confinement avec leur impact majeur sur les entreprises semblent être terminées, mais la pandémie n’a pas dit son dernier mot. Les chaînes d’approvisionnement éprouvent encore des d’importants soubresauts avec des ralentissements et des pénuries.

Ralentissement des chaînes d’approvisionnement

« L’impact sur les chaînes d’approvisionnement fait en sorte que de nombreuses PME qui veulent vendre des biens ou des services avaient des obstacles parce qu’elles faisaient face à des difficultés pour obtenir rapidement les intrants dont elles avaient besoin pour rebondir », affirme-t-il. Les stationnements presque déserts des concessionnaires automobiles au cours de la dernière année représentent un exemple frappant de l’impact direct de ces pénuries d’approvisionnement.
De plus, les économistes prévoyaient depuis longtemps déjà les retombées d’une population vieillissante sur l’économie de la province et la pandémie a accéléré l’arrivée et l’ampleur de ce défi. « À peu près tous les secteurs, peut-être pas nécessairement cent pour cent des entreprises, font face au défi de la main-d’œuvre. La situation ne semble pas s’améliorer rapidement et la main-d’œuvre reste un défi important pour nos PME. On le voit aussi au niveau des foyers de soins, des hôpitaux et ailleurs », note-t-il.

Les PME doivent manoeuvrer avec l’inflation

Enfin, l’inflation au pays au cours de la dernière année aura représenté un défi de taille pour les entreprises de la province. Pierre-Marcel Desjardins rappelle que le Canada n’a pas vécu une inflation autant élevée depuis une quarantaine d’années et que beaucoup de gens n’ont jamais connu une telle situation. « Ceci entraîne une pression au niveau des intrants comme par exemple pour les entreprises qui utilisent beaucoup d’énergie avec les augmentations du prix de l’essence. Ceci représente un casse-tête important pour de nombreuses PME. Et ce n’est pas vrai qu’elles pourront facilement transférer ces coûts aux consommateurs. Oui, il y a eu des augmentations et elles représentent toujours des défis significatifs pour nos entreprises », relève-t-il.