Quand il songe aux prochains mois dans une perspective économique, Pierre-Marcel Desjardins considère que la pénurie de main-d’œuvre et les taux d’intérêt continueront d’avoir un impact important sur les PME de la province.
Mais ce professeur d’économie à l’Université de Moncton entrevoit également des répercussions selon les résultats des élections, et ce, des deux côtés de la frontière.

« Avec l’inflation qui est de plus en plus contrôlée, je pense que ça va amener deux éléments. En premier, les baisses de taux d’intérêt vont se poursuivre donc pour des projets d’agrandissement, d’investissement et les fonds de roulement, ça va être plus facile. Comme deuxième élément, on a vécu dans la dernière année un certain ralentissement. Si tout va bien et que ça continue à s’améliorer, il devrait avoir une certaine relance de l’économie. Pour moi, c’est important pour les PME », avance-t-il.

M. Desjardins croit également que les résultats de deux élections automnales pourront avoir un effet notable sur l’économie de la province et donc sur les PME. « Pour les élections au Nouveau-Brunswick, le premier ministre Higgs a fait miroiter la possibilité d’une réduction de la taxe de vente, ce qui pourrait avoir un effet de stimulation pour certaines entreprises (…). Le parti libéral promet de mettre de l’avant certaines mesures et on peut penser à celles au niveau du logement et de l’électricité qui là, encore, peuvent avoir un impact sur les PME », affirme-t-il.
De plus, les élections américaines pourraient quant à elle avoir un effet important sur les entreprises néo-brunswickoises qui exportent aux États-Unis. « Si Donald Trump gagne, nous aurons quatre autres années d’incertitude », ajoute-t-il en rappelant le protectionnisme de l’administration Trump et ses nombreuses voltefaces qui modifient des règles du jour au lendemain.

« Je crois quand même que la baisse de l’inflation qui est ramenée sous contrôle laisse prévoir des jours quand même assez ensoleillés pour nos PME au cours de la prochaine année. Il reste encore les défis qui ne vont pas disparaitre comme la pénurie de main-d’œuvre, mais au niveau des taux d’intérêt et de la demande des taux de consommation, il devrait avoir une amélioration », conclut-il.

Pierre-Marcel Desjardins, économiste et professeur à l’Université de Moncton