Les Noëls de notre enfance étaient heureux. Nous avions le cœur joyeux de croire à ce merveilleux personnage à l’habit rouge qui était censé apporter les cadeaux durant la nuit de Noël et les déposer sous le sapin chargé de décorations multicolores et lumineuses. Nous avions la naïveté de croire aux rennes magiques, volant au-dessus des montagnes, des rivières et des villes, traînant le chariot du père Noël. On s’en souvient avec un peu de nostalgie.
Mais où es-tu passé, cher père Noël de mon enfance? Un dernier Noël, je t’ai vu entrer dans le salon où toute la famille était rassemblée. C’était encore féerique! Tu as jeté ton sac chargé de présents à tes pieds, tu t’es assis dans le fauteuil de grand-père, puis tu nous as appelés un par un. Quand tu as dit mon nom, je ne tenais déjà plus en place depuis de longues minutes.
Mais tu n’avais pas de cadeau pour moi. Enfin, tu as fait semblant de ne rien avoir pour moi. Puis, tu as fait signe à maman qui est partie quelques secondes pour revenir avec MA bicyclette! Ce fut la dernière fois que je te voyais avec mes yeux d’enfant. Ce soir, tu reviens chez moi. Nous t’attendons dans quelques minutes.
Mes deux petits de trois et cinq ans t’attendent avec impatience. Cédric recevra son tricycle et Magalie ses premiers patins. Dans leurs yeux, je vois le reflet de mes Noëls d’enfant. Leurs cœurs croient de toutes leurs forces au merveilleux personnage rouge et à ses rennes volants. Naïveté retrouvée, le temps de cet instant magique, j’y crois de tout mon cœur.

Le petit renne qui voulait voir les étoiles

Il s’appelait Flocon. Tous les soirs, depuis son pâturage, il regardait le ciel et rêvait de toucher les étoiles. Mais les autres rennes disaient : « Les étoiles sont trop loin, Flocon, reste avec nous. » Pourtant Flocon gardait son souhait au fond du cœur.
Une nuit de Noël, le traîneau du père Noël passa au-dessus du pré. Une corde s’était emmêlée et une clochette tomba au sol. Le père Noël n’avait qu’un instant pour remonter la clochette sur son traîneau. Flocon, voyant la lumière des étoiles reflétée sur la neige, bondit, attrapa la clochette et la remit sur le timon. Le traîneau se remit à briller et une pluie d’étincelles sembla descendre du ciel ; Flocon se sentit léger comme une plume.
Le père Noël le remercia en lui offrant une petite étoile cousue sur son collier : elle ne le ferait pas voler, mais chaque fois qu’il la regardait, il se souvenait que son courage avait rapproché les étoiles. Flocon comprit alors que ce n’était pas toucher les étoiles qui comptaient, mais partager sa lumière avec les autres.