Paul-Aimé Mallet

NDLR – Le journaliste, Mario Tardif, a publié un excellent texte dans notre quotidien L’Acadie Nouvelle le jeudi 25 juillet dernier. Pour ceux et celles qui n’ont pas eu la chance d’en prendre connaissance, l’Aquapêches publie le texte en question au bénéfice de ses lecteurs de l’industrie.

La passion de M. Mallet

Malgré les exigences et les risques du métier, entre autres travailler sept jours sur 7 pendant une dizaine de semaines, des pêcheurs continuent de prendre la mer chaque saison même après l’âge de la retraite.

Le pêcheur de homard, Paul-Aimé Mallet de Le Goulet, a 77 ans. Il a appris le métier tout jeune. « J’ai commencé avec mon père à 17 ans. »

Le septuagénaire pourrait profiter de ses journées autrement, se la couler douce, mais ce n’est pas le cas. Il a eu vent des regrets d’anciens pêcheurs qui avaient accroché leur filet trop tôt dans leur vie.

« J’ai entendu une couple de pêcheurs. Il y en avait un qui disait : “si j’avais été vaillant, j’aurais continué la pêche, mais j’ai arrêté et tout vendu. » »

Après ça, il s’ennuyait! « Moi j’aime ça », dit-il. Tant et aussi longtemps qu’il sera en santé, il va continuer. « Mais il y a un temps où il faudrait bien qu’on arrête », reconnaît-il. Pour le moment, il pêche avec son fils qui prendra éventuellement la relève.

M. Beaudin… toujours aussi motivé

Au quai de Miscou, le pêcheur François Beaudin vaque à ses tâches quotidiennes. Il aura 80 ans le 5 janvier prochain, et il n’a pas l’intention d’arrêter de sitôt. « On est en train de préparer le bateau et les trappes pour l’année qui s’en vient, au cas où on serait encore en vie », lance-t-il en riant. Lorsqu’il était jeune, il se rappelle que la pêche au homard était « le métier du pauvre. » Entretemps, il a travaillé à l’extérieur de la région, dans les mines à Sudbury en Ontario. En 1987, quelques années après son retour au bercail, il a acheté un permis pour pêcher le homard. « Ça passe vite, affirme-t-il, 37 ans plus tard. »
Alors, pourquoi continuer de travailler? « Je m’amuse, dit-il. Quand on pêche le homard, on se sent bien. Mon père m’a déjà dit : « Quand tu es bien garçon, reste bien. » » Sa mère est une Noël de Sainte-Rose, dans la Péninsule acadienne, et il déclare être atteint de la « maladie des Noël ». C’est-à-dire qu’ils travaillent toute leur vie, peu importe l’âge. On est chanceux, on a la santé, a-t-il dit.

M. Richard… il veut revenir en 2025

C’est également le cas pour Elmo Richard, qui passe la majeure partie de ses journées sur le quai de Pointe-Sapin. Ce homardier fêtera bientôt ses 74 ans. « J’ai deux aides avec moi alors je ne travaille pas trop dur.
J’ai un garçon qui pêche avec moi, et ça fait deux ans que son garçon pêche avec nous lui aussi. » Il se donne encore une saison de pêche en 2025. Quant à l’avenir, « j’ai le sentiment que l’année prochaine sera la dernière », conclut M. Richard.