« En ce qui a trait à la pêche au sébaste, nous n’avons aucun pêcheur actif même si la saison a débuté le 15 juillet dernier. Il faut dire qu’il n’y a aucun acheteur intéressé par ce produit et les normes du MPO qui nous sont imposées sont beaucoup trop sévères pour permettre le bon déroulement de cette pêche et surtout de la rentabiliser. »

Le directeur général de la FRAPP, Jean Lanteigne, est d’avis qu’il semble exister en ce moment la formule deux poids, deux mesures selon où l’on se trouve en Atlantique. « Les mesures en place au sud de Terre-Neuve-et-Labrador sont beaucoup moins restrictives. Nous nous demandons pourquoi nos pêcheurs sont traités différemment ici, dans le Golfe. À titre d’exemple, en ce qui concerne les prises accidentelles, on accorde moins d’un pour cent dans le Golfe, alors que ça peut aller jusqu’à 20 pour cent au sud de Terre-Neuve-et-Labrador. C’est totalement incompréhensible! »

Un plan de pêche qui ne passe pas

Rappelons que la réouverture de la pêche commerciale au sébaste annoncée ce printemps par la ministre Diane LeBouthillier a été très mal accueillie par l’industrie acadienne des pêches, notamment les crevettiers membres de la FRAPP.

Contre toute attente, le ministère n’a réservé aux crevettiers que 10 % du quota global de 25 000 tonnes. À ce moment, M. Lanteigne avait qualifié « d’aberration épouvantable » la décision de la ministre et il n’a surtout pas changé d’avis depuis ce temps.

« Ce quota est loin d’être suffisant; si on fait une simple opération mathématique, 10 pour cent de 25 000 tonnes représentent 2500 tonnes et il y a dans le golfe St-Laurent 110 détenteurs de permis, ce qui donne donc environ 23 tonnes par permis; cela ne représente même pas l’équivalent d’un seul voyage en mer! », avait déclaré M. Lanteigne dans les pages de l’Aquapêches au mois d’avril dernier.

Il a de plus dénoncé la décision du MPO d’autoriser les bateaux-usines de 100 pieds ou plus de pêcher le reste du contingent de sébaste. « Vraiment, a-t-il dit, on ne comprend plus rien dans l’attitude du MPO; probablement que les représentants de ces bateaux ont dit au ministère qu’ils étaient équipés pour faire le travail et quelqu’un leur a dit oui. Cette décision est décevante et frustrante, d’autant plus qu’on parle sans arrêt dans les dernières années d’aires marines protégées, de protection de l’environnement, des océans, etc., et on va permettre à ces gros chalutiers de venir pêcher dans le golfe! »

Il va sans dire que toute la question qui touche le retour de la pêche commerciale du sébaste va demeurer d’actualité pour la direction de la FRAPP.