La crevette a déjà été abondante et de qualité, il n’y a pas si longtemps, comme en fait foi cette photo d’archives de Julie D’Amour-Léger.

« Étant donné le faible quota que les crevettiers ont obtenu cette année, le contingent alloué est pratiquement déjà capturé au moment où l’entrevue a été réalisée (semaine du 20 août). Mais la façon dont la pêche s’est déroulée, on se questionne fortement sur les mesures sévères de réductions des contingents. La raison : c’est que la pêche a été bien meilleure que l’an dernier », souligne le directeur général de la FRAPP, Jean Lanteigne.

« Bien sûr, les pêcheurs n’avaient pas le droit de capturer davantage de crevettes, mais le rendement de la pêche a été supérieur en 2024. On verra bien ce qui va se produire en discutant avec les représentants de Pêches et Océans Canada. Est-ce ça pourrait signifier une augmentation possible du contingent pour nos crevettiers? On peut certainement le souhaiter; les prochaines réunions avec le MPO nous en diront davantage. » 

Rappelons que le total autorisé des captures (TAC) pour la saison 2024 a été fixé à 3 060 tonnes. Il a été réparti de la façon suivante : (1 757 t Esquiman) – (488 t Anticosti) – (342 t Sept-Îles) – (473 t l’Estuaire). Étant donné la faible quantité de quotas alloués, aucune usine de transformation du Nouveau-Brunswick n’a traité les débarquements de crevettes, ce qui en dit long sur la situation pénible que traverse cette industrie.

Aide gouvernementale réclamée

« En 2024, seulement cinq crevettiers de notre flotte ont accepté d’aller capturer le faible quota. Nous devons absolument recevoir une aide gouvernementale pour venir en aide à nos pêcheurs. On ne lâchera sûrement pas le morceau et on va continuer à marteler notre message. En ce qui nous concerne, c’est le MPO qui est responsable de cette catastrophe qui prévaut dans l’industrie. C’était annoncé depuis un bon moment, mais la réaction du ministère a été trop tardive. On a carrément acculé une flottille à la faillite », avance avec conviction M. Lanteigne.