Paula Doucet
La rétention du personnel infirmier dans la province représente la principale préoccupation du Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick (SIINB). Pour la présidente Paula Doucet, des programmes d’incitatifs et un plus grand respect pour la profession seraient de mise dans ce contexte d’importante pénurie de main-d’œuvre.
Selon elle, ceci a été encore plus évident au cours des derniers mois avec la controverse entourant l’embauche de personnel infirmier d’agence. « Nous demandons des incitatifs depuis plusieurs années, mais encore plus important est le respect qui doit être montré à nos infirmières », souligne-t-elle.
Elle demande aux gens d’imaginer le moral des infirmières locales dont le salaire maximum dans la province atteint 47,95 $ l’heure avec 25 ans d’expérience. Elles côtoient des infirmières d’agence payées 140 $ l’heure pour prodiguer les mêmes soins. « Nous devons faire quelque chose ! », déplore-t-elle.

Priorités des prochaines conventions collectives

Cette question se retrouvera d’ailleurs à la table de négociations puisque le syndicat doit renégocier ses trois conventions collectives qui ont expiré le 31 décembre 2023. « La rétention, l’argent et les conditions de travail seront discutés. Il y aura aussi le mentorat dont nous entendons de plus en plus parler. Nous croyons fermement que nous devons avoir un programme solide de mentorat en place pour aider à appuyer les nouvelles embauches pour qu’elles puissent connaître le succès et prospérer », souligne Mme Doucet.
Selon elle, la dernière convention collective comprenait une lettre au sujet d’un projet pilote de mentorat, mais celui-ci n’a jamais été mis sur pied. « Nous poussons pour cela et voulons lui donner plus de mordant et de force. Ceci rejoint notre dossier d’un environnement de travail sécuritaire avec le ratio d’infirmière et patient », ajoute-t-elle.
Enfin, la présidente du SIINB affirme qu’un plus grand respect pour le personnel infirmier est également lié à son engagement dans les prises de décisions qui les concernent. « Les personnes qui prennent les décisions doivent parler au personnel pour les engager et voir ce qui pourrait rendre meilleure leur vie au travail. »

Diane Lagacé est une belle source d’inspiration!

D’une jeune décrocheuse à infirmière auxiliaire à future infirmière immatriculée, Diane Lagacé a un cheminement des plus inspirants, elle qui fait partie de la première cohorte d’infirmières auxiliaires désirant devenir infirmières immatriculées via l’initiative Mission soins infirmiers, combinant études-travail. Diane a quitté l’école à 16 ans. Elle était alors en 10e année à l’École secondaire Népisiguit de Bathurst. « Ce fut un choix de vie. J’avais beaucoup de difficulté à l’école. Mes parents étaient sourds et muets et ils ne pouvaient pas vraiment s’asseoir avec moi pour m’aider avec mes devoirs. J’aimais aussi un peu faire la fête à cette époque », a fait savoir la femme de 37 ans originaire de Laplante, non loin de Petit-Rocher.

Dans la jeune vingtaine, Diane a eu un garçon et c’est la naissance de son fils qui l’a motivée à effectuer un retour aux études. Elle a décroché son Diplôme d’études secondaires pour adultes du CCNB en juin 2011 et elle a par la suite obtenu un diplôme en soins infirmiers auxiliaires du CCNB en juin 2013. Infirmière auxiliaire depuis une dizaine d’années, Diane a sauté sur la chance de devenir infirmière immatriculée via la nouvelle initiative Mission soins infirmiers. Durant trois ans et trois mois, elle alternera études et travail. « Mission soins infirmiers, c’est un beau programme, car ton cours est payé puis tu as ton salaire en plus. C’est toute une occasion! »

Source : Service des communications du CCNB

Diane Lagacé est une diplômée du CCNB qui rêve de devenir infirmière immatriculée. Elle fait partie de la première cohorte de l’initiative Mission soins infirmiers, combinant études et travail.