VIE ÉDUCATION JUIN 2022

Quand le personnel enseignant en Acadie souhaite prévenir l’épuisement professionnel

Depuis plus de 50 ans, l’Association des enseignantes et des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick (AEFNB) a constaté des cycles variés en matière d’épuisement professionnel chez ses milliers de membres. « La notion d’épuisement professionnel ne date pas d’hier, souligne la présidente de l’AEFNB, Nathalie Brideau. On l’observe depuis des décennies dans nos écoles. Ce qui évolue, c’est la charge de travail et la nature des responsabilités qui se sont multipliées et se sont diversifiées au fil du temps. »
En effet, tant sur le côté administratif que du côté des attentes variées (enseignement à distance, communications avec les parents, évaluations, engagement communautaire, tâches connexes et autres), le personnel enseignant chevronné constate que la tâche n’est plus du tout la même qu’il y a à peine 10, 20 ou 30 ans.  « Dans un contexte où la valorisation de notre profession a essuyé plusieurs revers, il faut nous soucier, comme société, de voir l’épuisement professionnel être une question qui affecte de plus en plus les enseignantes et les enseignants dans nos écoles » de constater Mme Brideau.
C’est avec ces observations en tête que des partenaires francophones du Nouveau-Brunswick se réunissent, sous le leadership de l’Université de Moncton (campus de Shippagan), pour se pencher avec rigueur sur cette question complexe de l’épuisement professionnel chez le personnel enseignant francophone.
La chercheuse principale de ce projet, Caterina Mamprin, s’appuie sur des données probantes pour nous rappeler que « l’enseignement est considéré comme l’un des emplois les plus stressants et plusieurs pays observent que les taux d’épuisement professionnel chez les travailleuses et travailleurs qui exercent cette profession sont plus élevés que dans la population générale. »
« Nos mentalités doivent évoluer : il faut d’abord arrêter de juger et de passer trop souvent sous silence l’impact de l’épuisement professionnel, de rappeler Nathalie Brideau. Il faut en outre passer avec plus d’ardeur en mode prévention – c’est tout le système d’éducation qui sortira gagnant d’une telle recherche et de la mise en œuvre des recommandations qui en découleront » de conclure la présidente de l’AEFNB.   
Une portion des résultats préliminaires de cette étude sera rendue accessible dès 2023.

Source : Josée G. Scott, agente de relations publiques par intérim – AEFNB