Main-d’œuvre et automatisation: deux enjeux majeurs pour l’industrie

Photo aérienne des installations du Groupe Savoie à Saint-Quentin.
Questionné sur les enjeux actuels de l’industrie forestière, le président et chef de la direction du Groupe Savoie est catégorique. La main-d’œuvre et l’automatisation forment les principaux défis à relever et les entreprises qui ne feront pas preuve d’innovation en la matière seront bientôt dépassées. « Si j’ai un mot à dire concernant les entrepreneurs qui ne sont pas dedans déjà, c’est “préparez-vous” parce que c’est inévitable », affirme sur un ton convaincant Alain Bossé. La pénurie de main-d’œuvre qui sévit présentement au Nouveau-Brunswick va continuer de s’empirer en raison du vieillissement de la population.
Il mentionne que Groupe Savoie s’est attaquée au problème sous plusieurs fronts. Les opérations ont été modifiées et améliorées autant que possible pour en faire plus avec moins de gens. Malgré l’automatisation de nombreux procédés, des ressources humaines sont toujours nécessaires pour opérer ces machines sophistiquées et l’entreprise continue de miser sur l’immigration de travailleurs depuis plusieurs années.
« Si les compagnies n’ont pas encore enclenché un processus pour faire venir des personnes immigrantes, je pense qu’elle ont manqué le bateau. Il faut être très persistant. Le processus est très long et très frustrant par bout. Mais quand l’appareil commence à bouger, nous avons eu assez de succès », note-t-il.

Présentement, Groupe Savoie compte près de 500 employés, dont plus d’une cinquantaine de personnes qui proviennent de 14 pays. 

M. Bossé ajoute que le logement devient une nouvelle facette de ce vaste dossier de la main-d’œuvre puisque la région manque d’habitations. « Depuis un an et demi, nous avons commencé à acheter des propriétés pour sécuriser des loyers. Nous ne voulons pas être dans l’immobilier et ce n’est pas par choix, mais il faut le faire. En région, le logement est très problématique », mentionne-t-il.

Retards des chaînes d’approvisionnement

Enfin, le président et chef de la direction est fermement convaincu que les retards des chaînes d’approvi­sionnement vont augmenter et représenteront d’énormes défis pour les entreprises, peu importe leur secteur. Il cite en exemple le délai habituel de livraison d’un chariot élévateur qui était de trois semaines à un mois avant la pandémie. Sa récente commande de cette machine essentielle pour une usine arrivera seulement dans 66 semaines sans garantie. Il croit que les problématiques liées aux chaînes d’approvisionnement perduront pendant encore deux à trois ans et que la situation actuelle va empirer avant de s’améliorer. Voilà une histoire à suivre…