NOS FORÊTS 2023

Malgré certains défis, on prévoit que l’industrie de la construction va se porter relativement bien en 2023.
L’industrie forestière au Nouveau-Brunswick a vécu plusieurs grands mouvements au cours des dernières années. L’économiste et professeur à l’Université de Moncton, Pierre-Marcel Desjardins, rappelle que la pandémie a été relativement généreuse envers ce secteur avec une augmentation des prix et de la demande ainsi que des taux d’intérêt peu élevés.
Toutefois, les hausses des taux d’intérêt pour contrer l’inflation ont entraîné un ralentissement de l’industrie de la construction et, par ricochet, ceci affecte l’industrie forestière. « Mais ce n’est pas catastrophique au niveau de la construction. Les nouveaux immeubles ou les rénovations connaissent quand même un ralentissement, mais ce n’est pas aussi important qu’on l’a déjà connu », avance-t-il en mentionnant que plusieurs envisagent déjà une reprise prochainement.
« Il y a aussi un stock immobilier vieillissant globalement en Amérique du Nord, ce qui fait en sorte qu’il y aura des besoins de rénovation ou de nouvelle construction », ajoute-t-il.
Notre économiste rappelle de plus que les tarifs imposés au bois d’œuvre par les États-Unis continuent de former un irritant pour ce secteur, mais que les exportations vers le territoire américain demeurent fortes.
Les pâtes et papiers

Par ailleurs, il s’est attardé au sous-secteur des pâtes et papiers. Le tournant numérique de nombreux journaux et publications affecte à la baisse la demande pour ces produits du bois. « Certains créneaux sont en déclin pour les pâtes et papier, mais d’autres s’ajustent aux besoins de la demande existante. Il y a de nos entreprises qui s’en tirent relativement bien », avance-t-il en mentionnant la production de papier de toilette, de mouchoirs et autres.

Enfin, M. Desjardins souligne que la pénurie de main-d’œuvre se fait toujours ressentir au sein de l’industrie forestière. Les entreprises investissent massivement dans l’automatisation et elles se tournent vers l’immigration pour recruter des employés.
« Le secteur forestier était historiquement l’un des plus grands employeurs de la province. Ce secteur reste extrêmement important, mais le nombre d’employés est à la baisse », conclut-il.
Pierre-Marcel Desjardins