Interrogé au sujet des grandes tendances qui affecteront les PME du Nouveau-Brunswick au cours de la prochaine année, l’économiste Pierre-Marcel Desjardins ne consulte pas une boule de cristal. Il se fie plutôt aux données démographiques qui offrent un portrait plus juste de la situation à venir.

« La question de la pénurie de main-d’œuvre va rester une priorité », affirme-t-il. Les chiffres ne mentent pas et le nombre de baby-boomers qui atteignent l’âge de la retraite augmente. Les jeunes adultes qui entrent sur le marché du travail ne suffisent pas pour remplacer tous ces gens et la pénurie de main-d’œuvre va continuer de s’aggraver.

« Les entreprises doivent chercher des alternatives comme des sources non traditionnelles de main-d’œuvre et on pense, par exemple, à l’immigration ou les travailleurs temporaires. Lorsque c’est possible, les entreprises devront se tourner vers l’automatisation ou l’augmentation de la productivité », avance-t-il en concédant que ceci n’est pas une solution dans tous les domaines d’activités.

La province a quand même connu une augmentation de sa population au cours de la dernière année, autant dans les régions urbaines que rurales. « C’est un peu une arme à deux tranchants. D’une part, nous avons une pénurie de main-d’œuvre et nous voulons avoir des gens de l’extérieur. Mais cet influx d’individus a de la difficulté à se loger, ce qui est un important défi », souligne-t-il.

Par ailleurs, il note que les PME de la province devront continuer à s’ajuster aux fluctuations des chaines d’approvisionnement. Les délais occasionnés par la pandémie continuent de s’améliorer, mais la situation n’est pas encore revenue à la normale d’avant la pandémie.

Pierre-Marcel Desjardins, économiste

Enfin, il croit que les entreprises du Nouveau-Brunswick devront s’adapter aux changements climatiques. Non seulement la taxe sur le carbone occasionne des couts supplémentaires, mais les entreprises devront faire face à des situations liées au climat comme des feux de forêt, inondations, ouragans, érosion des berges, augmentation des températures dans l’océan, etc.

« Ce n’est peut-être pas une urgence cette année, mais les entreprises doivent intégrer dans leurs processus décisionnels ces tendances climatiques », conclut-il.