SEMAINE NATIONALE DES SOINS INFIRMIERS

Redorer l’image de la profession infirmière

Lors d’une rencontre éditoriale à l’Acadie Nouvelle en février dernier, Dre France Desrosiers, PDG du Réseau de santé Vitalité, a mentionné que le temps était venu de redorer l’image de la profession. Elle a de plus reconnu l’importance d’améliorer les conditions de travail dans les établissements de santé. Voici l’essentiel de ses propos qu’elle a confié au journaliste, David Caron.
Rehausser l’image de la profession, c’est super important. Sur nos étages, 70 %, 80 % de notre monde est heureux de faire ce travail, mais c’est toujours plus facile d’être négatif que positif. On a toujours besoin de faire plus d’effort pour être positif. C’est souvent le 20 % qu’on entend. Quand on regarde les heures supplémentaires, quand on commence à l’analyser, c’est toujours le même petit groupe qui fait ces heures supplémantaires, tout est relatif », a-t-elle déclaré.
Dans le sondage intitulé « Nous n’allons pas bien! » , mené en juin 2021 auprès de 4187 infirmières immatriculées et infirmières praticiennes, on apprend qu’environ 92 % des répondants estiment que la qualité des soins de santé en général s’est détériorée alors que 85 % considèrent que la pénurie de personnel et la charge de travail supplémentaire qui en découle sont le principal facteur d’influence négative. Au sein des deux réseaux de santé, plus de 1000 postes sont vacants et 190 789 heures supplémentaires ont été effectuées par les infirmières immatriculées de janvier à juin 2021.

Efforts de recrutement

La pénurie d’employés dans le milieu de la santé existe depuis longtemps, mais elle a été amplifiée par la pandémie. Le Réseau de santé Vitalité met en œuvre des efforts pour tenter d’augmenter le nombre d’inscriptions dans les programmes de sciences infirmières, de remplir des postes et pour alléger le fardeau, notamment en ayant créé des partenariats avec l’Université de Moncton et le CCNB.
« Les ressources humaines sont un grand défi, pas juste en santé. Par contre, il faut mettre les choses dans leur contexte, on est un organisme francophone en milieu minoritaire, donc il faut y mettre beaucoup d’énergie », explique la Dre Desrosiers. Elle voit certains signes encourageants. Par exemple, le nombre d’inscriptions dans le programme de Baccalauréat en sciences infirmières à l’Université de Moncton demeure élevé et selon la Dre Desrosiers, le Réseau Vitalité mène des démarches pour augmenter le nombre de places. À titre d’exemple, selon les données de l’établissement postsecondaire, 468 personnes sont inscrites au Baccalauréat en sciences infirmières, soit 70 à Edmundston, 199 à Shippagan (Bathurst) et 279 à Moncton.
Jusqu’à présent, 184 places sont disponibles pour les nouvelles étudiantes et nouveaux étudiants de première année, mais en septembre, il n’y aura que 150 places. Par contre, ce chiffre ne tient pas compte des nouveaux qui intègrent le programme à partir de la 3e année grâce à des initiatives passerelles. Auparavant, seuls les diplômés en soins infirmiers auxiliaires au CCNB pouvaient accéder à ce programme, mais depuis 2020, il est ouvert à tous les infirmières et infirmiers auxiliaires détenant un permis de pratique et au moins 900 heures d’expérience de travail.
Dre France Desrosiers