La saison des crevettiers est à oublier complètement!
«Terrible». Voilà le terme utilisé par le directeur général de la FRAPP, Jean Lanteigne pour décrire le déroulement de la saison 2022 des crevettiers acadiens. En date du 31 mai dernier, seuls cinq pêcheurs sur une flottille de 12 crevettiers sont sortis en mer pour évaluer si le niveau de capture en vaut la peine pour au moins couvrir les dépenses ou au mieux aller chercher un léger profit. Ils avaient l’intention d’effectuer au moins trois voyages pour voir si le coup en vaut la chandelle.
Car, selon M. Lanteigne, l’enjeu numéro un est l’augmentation faramineuse du coût du carburant (fuel) versus le prix que les pêcheurs reçoivent qui tourne aux alentours d’un dollar la livre. «C’est nettement insuffisant pour ces entreprises de pêche, affirme-t-il sur un ton sans équivoque. Bien qu’il se désole d’un prix aussi bas, il dit quand même comprendre la situation dans laquelle se trouve les producteurs qui sont coincés eux-aussi par une forte augmentation de leurs dépenses d’opérations et un marché de la crevette nordique qui est en chute libre.
Devant l’état de la situation, l’Association des crevettiers acadiens du Golfe, membre de la FRAPP a sollicité l’appui financier du gouvernement fédéral. L’ACAG a tenté de recevoir une compensation pour réduire l’impact sur la hausse du carburant et obtenir un ajustement à la baisse sur les frais de permis évalué à environ 15 000 dollars annuellement.
Une rencontre de deux heures a eu lieu avec le député d’Acadie Bathurst, Serge Cormier. «On a évalué diverses pistes de solution mais sans obtenir d’engagement de la part du député. Vraisemblablement, il faudra regarder ailleurs», a laissé entendre Jean Lanteigne.
En ce moment, admet-t-il, le moral des troupes est à son plus bas niveau avec l’augmentation des dépenses, la diminution imposante du contingent (20%) et la faiblesse des marchés. « On veut demeurer optimiste et confiant face à l’avenir à court et à moyen termes mais force est d’admettre que c’est extrêmement difficile».
Quant aux prix versés aux pêcheurs, Joël Gionet est très optimiste. «Avec le retour de la normalité (ouverture des restaurants, la reprise des destinations soleil, les grands rendez-vous mondains, etc.), l’offre pour le crabe des neiges sera littéralement au plafond. Joël n’ose pas avancer de prix mais bien des observateurs prétendent que le prix pourrait dépasser 13$ la livre.
Le contingent a passé de 17 999 tonnes en 2021 à 15 812 en 2022 et à 14 524 tonnes en 2023.
Le MPO a expliqué sa décision par les évaluations des stocks estimées en 2021 dans les quatre zones qui figurent parmi les plus faibles observées depuis 1990. L’augmentation constante des températures de l’eau serait la principale cause selon le ministère. Mais il ne faudrait sûrement pas perdre de vue la présence par millions de sébastes qui est un prédateur vorace de la crevette.