AQUAPÊCHES

L’UPM et ses membres ont beaucoup de questions à soulever!

Martin Mallet

L’annonce de la fermeture de la pêche du contingent de hareng du printemps du sud du Golfe Saint-Laurent et du maquereau de l’Atlantique, à la fin mars 2022, a provoqué une onde de choc chez les pêcheurs côtiers, membres de l’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM).

«Nous sommes engagés dans la préservation de la ressource à tous les niveaux et nous nous assurons d’avoir des communications régulières avec le ministère des Pêches et Océans (MPO) pour aligner nos efforts. L’UPM et ses membres étaient conscients qu’il fallait jouer de prudence avec les stocks mais pas au point de décréter un moratoire à la dernière minute comme ça s’est fait,» explique Martin Mallet, directeur général de l’UPM. «Nous avons beaucoup de questions pour le MPO et la Ministre Murray sur la décision et sur la suite des choses, mais très peu de réponses à date.»

Qu’est-ce qui menace vraiment les stocks?

La pêche au hareng du sud du Golfe et au maquereau de l’Atlantique a beaucoup diminué depuis les dernières années pour permettre à la ressource de se renouveler. Mais il semble que même cette pêche minime menace les stocks. Ou est-ce qu’il existe d’autres explications?

«Le sujet dont on ne veut pas parler, c’est la croissance fulgurante de la population de phoques gris dans le Golfe. Des groupes au Canada et à l’extérieur du pays ont dépeint la chasse aux phoques comme une activité barbare en se servant des blanchons comme image pour prendre les gens par les sentiments. C’est déloyal comme approche et ça a causé un grand tort à plusieurs espèces de poissons parce qu’aujourd’hui, une des grandes menaces pour le hareng, le maquereau et la morue, ce sont les phoques. En particulier, un phoque gris peut manger en moyenne jusqu’à 2 tonnes de poisson par an. Considérant que sa population se rapproche de 500 000 phoques selon les données du MPO, on peut estimer la consommation de poisson par ce prédateur à près de 1 million de tonnes par an. C’est un entrave très important à la relance et la viabilité de plusieurs de nos espèces en Atlantique» lance le directeur général de l’UPM.

Une chasse contrôlée est nécessaire

Selon l’UPM, il est temps de discuter d’une chasse aux phoques gris dans le Golfe Saint-Laurent. L’organisme est d’avis que selon les données scientifiques, il est possible d’avoir une chasse contrôlée pour des fins personnelles et commerciales afin de ramener un équilibre dans l’écosystème.

«Un peu comme la chasse à l’orignal nous permet de maintenir un équilibre au sein de cette population qui peut parfois créer des risques pour la sécurité sur nos routes, il est possible d’avoir une chasse aux phoques qui permettra un meilleur équilibre pour notre écosystème marin. Nous espérons que c’est l’orientation que prendront nos prochaines discussions sur le sujet avec le ministère,» conclut Martin Mallet.