Le réchauffement des eaux du golfe ne fait plus aucun doute!
NDLR-On sait tous que le réchauffement climatique est bien réelle particulièrement au cours des deux dernières décennies et ça risque fort bien de s’accentuer d’ici 2030. La fonte des glaces à une vitesse grand V, la température de l’eau qui nuit à des crustacés comme la crevette et les caprices météorologiques causent bien des mots de tête à l’industrie de la pêche.
Au début de l’année 2022, l’Acadie Nouvelle a publié un texte pertinent à ce sujet sous la plume du journaliste David Caron intitulé: Le réchauffement des eaux du golfe du Saint-Laurent force certaines espèces à s’adapter. Pour le bénéfice de nos lecteurs, l’Aquapêches publie les grandes lignes du reportage en question.
Les eaux du golfe du Saint-Laurent ont atteint des températures records en 2021 en raison du réchauffement climatique. Si les changements permettent à certaines industries de pêche, comme celle du homard, de connaître de bonnes années, ils en forcent d’autres à s’adapter. Le réchauffement affecte tous les niveaux du golfe, que ce soit les eaux de surface, les couches intermédiaires et les eaux profondes, a révélé Peter Galbraith, chercheur en océanographie physique chez Pêches et Océans Canada.
Les changements ont un impact sur la vie aquatique, mais ce qui est mauvais pour une espèce peut être bon pour une autre. «Toutes les espèces ont des températures préférées dans lesquelles elles vont mieux survivre. Quand l’environnement change, les espèces essaient de se déplacer pour se maintenir dans ces températures», explique Lyne Morissette, biologiste et spécialiste du fonctionnement des écosystèmes et des mammifères marins, basée au Québec.
Il y a plusieurs années, le homard était abondant dans le golfe du Maine, dans le nord-est des États-Unis. Par contre, les eaux de la région figurent parmi celles qui se réchauffent les plus rapidement au monde et en raison des changements climatiques, le crustacé a commencé à se déplacer tranquillement vers le nord, où les conditions sont plus optimales pour sa survie. «Il y en a de moins en moins là-bas et de plus en plus chez nous. C’est une bonne nouvelle pour les pêcheurs de homard.»
Par exemple, en 2021, à plusieurs endroits de la Péninsule acadienne, de nombreux pêcheurs ont rapporté des prises impressionnantes, soit 1500 livres et plus par jour. On sait que dans le cadre de ses recherches, Lyne Morissette s’intéresse notamment aux baleines noires de l’Atlantique Nord, une espèce menacée d’extinction. Chaque printemps, les baleines noires se rendent dans le golfe du Saint-Laurent pour trouver leur nourriture préférée, le calanus, un type de plancton. Par contre, leur présence dans le golfe du Saint-Laurent au printemps complique la vie des pêcheurs de crabe des neiges.