Peu de lumière au bout du tunnel pour les crevettiers!
Le directeur général de la FRAPP, Jean Lanteigne dissimule difficilement son inquiétude face à la situation des crevettiers. On sait que depuis la pandémie, cette flottille a été durement ébranlée et sa situation demeure très critique en 2023.
D’entrée de jeu, parlons d’abord d’une facette en apparence plus positive. « La demande pour notre crustacé semble être assez élevée et les prix versés aux pêcheurs vont demeurer stables. J’ajoute même ceci avec une très grande
prudence : il se peut qu’on assiste à une légère hausse des prix en 2023, ce qui pourrait compenser un tant soit peu avec la hausse vertigineuse du carburant que l’on a connu ces dernières années, mais il n’y a rien encore de définitif », soutient M. Lanteigne.
Baisse significative du contingent
Maintenant, dans la colonne des moins bonnes nouvelles, il faut immédiatement s’attarder à la question du contingent. On prévoit une baisse importante de l’ordre de 17% de la ressource dans les deux zones où les crevettiers de la Péninsule acadienne œuvrent majoritairement.
« Et si on regarde l’ensemble des quatre zones de pêche à la crevette dans le golfe St-Laurent, où un plan de gestion de deux ans avait même été instauré pour 2022 et 2023, il y a quand même une baisse globale de 8% », ajoute le premier porte-parole de la FRAPP.
S’ajoute à cela le prix du carburant. Sera-t-il encore plus élevé cette année? « Si c’est le cas, ce sera le pire scénario pour nos crevettiers et ça pourrait assurément mettre la santé financière de ces entreprises de pêche en grande difficulté », dit-il.
Rouvrons la pêche commerciale du sébaste
Une solution dont on parle depuis déjà plusieurs années pour améliorer la biomasse de crevettes serait de rouvrir une fois pour toutes la pêche commerciale au sébaste, principal prédateur de la crevette nordique. Mais Pêches et Océans Canada continuent de faire la sourde oreille aux doléances des crevettiers. Cette pêche, rappelons-le, fait l’objet d’un moratoire depuis près de 30 ans.
« Il existe pourtant un marché pour l’appât avec les sébastes de plus petites tailles, alors qu’avec les plus gros, on pourrait certainement en faire des filets pour la consommation humaine », affirme le DG de la FRAPP. D’ailleurs cette organisation de pêcheurs n’a pas l’intention de baisser les bras, car le sébaste est un prédateur féroce qui met en cause la santé de la ressource. Il faut que le MPO autorise une pêche du sébaste.