Aquapêche - avril 2023

Alors que les pêcheurs côtiers du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse se voient imposer à nouveau une fermeture complète de la pêche au hareng et au maquereau par le ministère des Pêches et Océans (MPO) comme ce fut le cas en 2022, les pêcheurs américains eux pourront continuer à pêcher le maquereau cette année.
« Nos membres ont payé cher le prix de cette fermeture complète annoncée très tardivement. Il se fait déjà tard pour que nous sachions à quoi nous attendre en 2023. Les Américains subissent une baisse de quota de 27 % cette année. C’est très peu comparé à ce qui nous a été imposé par le MPO en mars 2022 », lance Martin Mallet, directeur général de l’UPM.
« Nous et les Américains, nous partageons cette ressource. Si les efforts de protection ne sont pas les mêmes pour tous, les mesures qui nous sont imposées n’ont pas l’impact escompté. Ce sont nos pêcheurs canadiens qui font les frais des efforts de conservation. Il faut agir de façon logique dans ce dossier », ajoute Réjean Comeau, président de l’UPM.
« La pêche côtière est le moteur économique du Canada atlantique. Il est temps que le gouvernement fédéral prenne nos demandes et notre réalité au sérieux. Nos pêcheurs n’ont pas à être de la monnaie d’échange pour nos relations internationales », de conclure M. Mallet.
Rappelons qu’en 2022, Pêches et Océans Canada a fermé carrément la pêche printanière au hareng dans le sud du golfe St-Laurent et celle au maquereau dans toutes les eaux côtières des provinces de l’Atlantique et du Québec, une décision qui a eu un effet dévastateur sur les pêcheurs de ces deux espèces, mais aussi sur les homardiers et les crabiers qui se servent de hareng et de maquereaux comme appâts.
L’UPM a quand même fait une demande pour un quota global de 2500 tonnes pour le maquereau pour tout l’Atlantique, soit 2000 tonnes pour la pêche commerciale et 500 tonnes pour l’appât. Au moment d’écrire ces lignes, Pêches et Océans n’avaient toujours pas rendu de décision.

Recommandations

En novembre dernier, l’organisation a fait les recommandations suivantes au Comité permanent des pêches et des océans du Parlement canadien :

  • Développer rapidement une entente de cogestion avec les États-Unis pour une gestion durable de la ressource sur toute son aire de répartition.
  • Rouvrir la pêche en priorisant les méthodes durables de capture du poisson. L’augmentation de l’effort de pêche des senneurs est associée au déclin graduel de la ressource et non la pêche côtière à filet maillant et à la ligne.
  • Mener une étude approfondie de la relation prédateur-proie entre les diverses espèces de phoques et le maquereau. La quantité phénoménale de phoques dans le Golfe du Saint-Laurent n’est pas étrangère à la diminution des stocks.
  • Développer une chasse durable du phoque. Il est grand temps d’arrêter d’avoir peur des réactions étrangères et de développer une chasse au phoque qui répond à des critères éthiques et qui permet aussi de développer de nouvelles industries.