Pierre-Marcel Desjardins

Même si le taux de capture en mer devrait être au rendez-vous, des facteurs économiques hors de contrôle pour les pêcheurs auront un énorme impact sur le succès de la prochaine saison de pêche. L’économiste, Pierre-Marcel Desjardins propose un tour d’horizon pour quelques-unes des principales espèces récoltées au large des côtes du Nouveau-Brunswick.

Évidemment, le homard et le crabe des neiges viennent en tête de liste. Le côté luxueux vu par les consommateurs à l’égard de ces deux produits pourrait devenir une ombre au tableau en raison de l’inflation. « Si les prix continuent d’être élevés, les gens vont probablement réduire leur consommation de ces produits de luxe; c’est pourquoi le homard et le crabe des neiges pourraient écoper. À cela, s’ajoute une réduction de l’activité économique avec une potentielle récession qui pointe à l’horizon », explique-t-il.
Il voit toutefois d’une manière positive la croissance des exportations de homard vivant sur le marché chinois qui devrait se poursuivre. « On sait aussi que le marché japonais est un marché qui a déjà été très important. Mais beaucoup dépend du marché américain où l’inflation et la récession font mal », avance-t-il.

Les crevettiers… les perspectives sont sombres

Pierre-Marcel Desjardins note que les quotas de crevette demeurent un défi pour l’industrie. Aussi, l’importante hausse des coûts du carburant et de la main-d’œuvre n’est pas compensée par des prix plus élevés pour la crevette comme ce fut le cas, par exemple, pour le homard et le crabe des neiges. « Souvent, nos pêcheurs sortaient à perte et ils risquent encore d’avoir une année difficile à l’horizon », déplore-t-il.

Aquaculture

Notre invité a également signalé une annonce qui est pratiquement passée inaperçue en 2022, soit l’acquisition par Cooke Aquaculture d’une importante compagnie australienne à un coût de 1,5 milliard de dollars. « Donc nous avons une entreprise familiale basée ici au Nouveau-Brunswick qui devient un joueur mondial extrêmement important au niveau de l’aquaculture du saumon. C’est quand même significatif pour le secteur », dit-il. Il voit aussi d’un très bon œil la croissance continue de l’exportation des huîtres néo-brunswickoises sur le marché américain.