RELIGIEUSES 2022

Son plus célèbre citoyen : Mgr. Marcel-Francois Richard

Mgr. Marcel-Francois Richard
En cette édition spéciale dédiée aux religieuses de la Congrégation Notre-Dame, il est de mise de revenir sur le parcours exceptionnel de Mgr. Marcel-François Richard. Le 9 avril 1847, la paroisse de Saint-Louis-de-Kent a vu naître un fils de fermier qui allait devenir le renommé Monseigneur Marcel-François Richard, aussi connu comme le « Père des Acadiens ». Son nom est devenu l’écho de ses actions en tant que courageux colonisateur, bâtisseur d’églises, fervent de l’éducation et prêtre dévoué à l’Acadie.
Par son leadership au cours des deux premières conventions nationales acadiennes et sa participation aux délibérations des comités, il a donné au peuple acadien trois symboles auxquels ce dernier s’identifie aujourd’hui : une fête patronale, un drapeau et un hymne. Il a joué un rôle important en éducation en fondant à Saint-Louis-de-Kent et à Rogersville des couvents et des collèges grâce auxquels les jeunes Acadiennes et Acadiens ont pu recevoir un enseignement en français.
Ordonné prêtre le 31 juillet 1870, il devint vicaire, puis curé de sa paroisse natale dans les mois qui suivirent. Il y demeura jusqu’en 1885, année où il fut envoyé à Rogersville. Il desservait encore cette dernière paroisse lorsqu’il fut nommé prélat domestique, en 1905, un honneur qui lui permit de porter le titre de Monseigneur. Toute sa vie, Marcel-François Richard travailla avec acharnement à la « survivance acadienne ». Pour lui, deux grandes avenues s’offraient pour en assurer les assises : l’éducation et la colonisation. Il fonda donc des institutions d’enseignement, afin que les jeunes Acadiens et Acadiennes puissent étudier dans leur langue, et favorisa la construction d’une cinquantaine d’écoles au cours de sa carrière.
Il encouragea l’ouverture de nouvelles terres et veilla à desservir les Acadiens qui s’y installaient en faisant ériger une quinzaine d’églises ou de chapelles, au fil des ans. C’est à l’occasion des conventions nationales acadiennes, cependant, que sa passion pour la « survivance acadienne » se révéla dans toute son ampleur. Il fut au cœur des discussions sur les stratégies à adopter pour assurer cette survivance, en particulier lors des conventions de 1881 et 1884, et ce fut grâce à ses interventions que le peuple acadien se dota de symboles auxquels il s’identifie encore aujourd’hui : la fête de l’Assomption comme fête patronale, l’Ave Maris Stella comme hymne acadien et le tricolore français décoré de l’étoile jaune papal comme drapeau.
L’intensité du travail de Marcel-François Richard et la diversité de ses activités visant à favoriser la « survivance acadienne » au cours des décennies 1870 à 1890, l’incitèrent également à réfléchir aux moyens d’en assurer la pérennité. Pour lui, cette dernière devait passer par la nomination d’un évêque acadien et, idéalement, par la création d’un diocèse francophone. À cet effet, il fit trois voyages à Rome, dont deux entre 1907 et 1910, afin de sensibiliser le pape à sa cause. Il eut le plaisir d’être témoin de la nomination du premier évêque acadien en 1912, mais mourut avant la création du premier diocèse francophone, qui ne survint qu’en 1936. En 2004, il a été désigné Personnage d’importance historique nationale par le gouvernement du Canada.