AQUAPÊCHES

Les crabiers ont réussi à livrer de bons débarquements sur une base régulière, mais c’est le marché du crabe des neiges qui a fait défaut contre toute attente, surtout de la part des transformateurs.
Par Bertin Couturier

Selon le directeur général de la FRAPP, Jean Lanteigne, plusieurs enjeux sont assurément sur la table dans le domaine de la pêche semi-hauturière notamment en ce qui concerne la pêche au crabe et à la crevette. « Nous amorçons une période où les discussions entre divers intervenants et les réunions vont se multiplier au cours des semaines et des mois à venir. »

Comme mentionné dans notre numéro du mois de juin, ce fut une saison en deçà des attentes en ce qui concerne la pêche au crabe. « Au début de la saison, l’optimisme était au rendez-vous : les efforts hâtifs de déglaçage, le contingent fixé à 28 065 tonnes, l’analyse des marchés, etc. Mais on a rapidement désenchanté; ce fut une saison bizarre.Le prix anticipé ne s’est pas concrétisé, le crabe des neiges n’a pas circulé comme prévu aux États-Unis et les transformateurs se sont retrouvés avec un important inventaire sous les bras sans oublier, bien sûr, les fermetures de zones à répétition », avait déclaré M. Lanteigne.

On ne peut demeurer les bras croisés
À la suite de ce constat, il est d’avis que les acteurs de l’industrie ne peuvent demeurer les bras croisés. « On ne peut pas continuer à pratiquer la pêche de cette façon. Les multiples fermetures de zones pour protéger les baleines noires deviennent épouvantables à gérer pour nos pêcheurs en plus d’occasionner un surplus de travail éreintant pour les membres d’équipages. Nous devons nous asseoir à nouveau avec Pêches et Océans Canada et les autres instances concernées pour examiner en profondeur les mesures mises en place pour protéger les baleines noires. »
Selon les compilations de la FRAPP, il y a eu 30 fermetures de zones de pêche en l’espace de huit semaines. Ça équivaut à environ 70 % du territoire de pêche qui a été fermé. « Imaginez le travail que ça comporte pour nos pêcheurs qui passent leur temps à déplacer leurs casiers chiffrés à 150 chacun. »

Le premier porte-parole de la FRAPP est d’accord pour dire que la pêche hâtive est un élément positif sur le bon déroulement de la pêche, mais ça là quand même une certaine limite. « On ne peut pas non plus commencer le 1er mars avec tous les risques que ça implique sur le plan de la sécurité pour nos pêcheurs. On doit forcément tenir compte de la météo. »

« Bref, on est tous d’accord pour une pêche responsable et la protection des baleines. Mais on ne peut d’aucune façon conserver le statu quo et continuer à pêcher de cette manière. Ensemble, nous devons trouver les ajustements nécessaires pour faciliter la vie des pêcheurs et continuer à protéger les baleines. Voilà sur quoi on doit s’attarder dans les prochains mois. »
Pendant la période la plus intense de la saison, ce n’est pas l’action qui manque sur les principaux quais de la Péninsule acadienne (Caraquet, Shippagan, Lamèque).