AQUAPÊCHES

Les photos de ces embarcations bondées de casiers ont été prises lors du lancement de la saison.

Par Bertin Couturier

À la rédaction de ce reportage, vers le début septembre, on ne peut pas dire que tout va pour le mieux pour les pêcheurs de homard de la zone 25, un territoire qui compte environ 650 embarcations à partir de Pointe-Sapin jusqu’à Pugwash en Nouvelle-Écosse, en passant par l’Île-du-Prince-Édouard. De ce nombre, on évalue à 200 le nombre de bateaux néo-brunswickois.
D’abord, la pêche a commencé deux jours plus tard (le 11 août) à cause des piètres conditions météorologiques et ensuite le prix offert aux homardiers a été très mal accueilli au point où la grande majorité des pêcheurs du N.-B. ont refusé de prendre la mer le jeudi 18 août dernier et ont décidé de faire valoir leur mécontentement devant les bureaux de l’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM).
Au début, le prix offert oscillait entre 4,50 $ et 5,50 $ la livre, ce qui représente une diminution d’environ 50 % par rapport à 2021. Ce qui est totalement inacceptable aux yeux des pêcheurs. Voici donc le résumé du déroulement de la saison jusqu’à présent émis par le conseiller aux pêches à l’UPM, Luc LeBlanc.
« En ce qui concerne les débarquements, bien qu’il soit encore trop tôt pour se positionner, les volumes totaux enregistrés à ce jour semblent pointer vers une légère diminution par rapport à l’an dernier. Quant au marché, il représente une profonde inquiétude de la part des pêcheurs. Le marché connaît un recul et l’inflation bat son plein. Les prix du carburant, de l’appât et de la main-d’œuvre sont nettement à la hausse ce qui met sérieusement en cause la rentabilité des entreprises de pêche. »
« À cet égard, si la situation ne s’améliore pas, les pêcheurs se questionnent fortement à savoir s’ils pourront maintenir leur rythme habituel de sorties en mer d’ici le reste de la saison. Il n’est pas impossible que la saison soit écourtée pour certains équipages dans le but de tenter de minimiser les pertes », d’ajouter le conseiller aux pêches.
Rappelons qu’à la suite d’une réponse positive des membres de l’UPM lors d’un sondage effectué à l’hiver 2022, l’UPM a recommandé au MPO d’augmenter la taille minimale à 79 mm. « Cette mesure maintenant en vigueur favorise la viabilité de la ressource, mais également l’optimisation de la valeur du produit. » Luc LeBlanc précise que les pêcheurs font beaucoup d’efforts de conservation en ce qui a trait à la pêche au homard et leur plan de gestion est éloquent à ce niveau. Il comprend notamment des limites du nombre de permis octroyés; des saisons de pêche au homard restreintes (et excluant le mois de juillet pour favoriser la reproduction); une limite du nombre de casiers; des casiers munis de mécanismes d’évasion permettant aux crustacés qui n’ont pas atteint la taille minimale de s’échapper; ainsi que la remise dans l’environnement des femelles œuvées ou de taille optimale pour la reproduction.
« D’un point de vue de la ressource du homard, elle semble bien se porter et nous avons confiance que cette ressource sera encore là pour les générations à venir», de conclure le représentant de l’UPM.