Aquapêche novembre 2022

Selon des données récentes présentées au congrès de l’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM), le troupeau de phoques gris adultes dépasse les 365 000 individus.
La population de phoques gris sur la côte atlantique ne cesse de croître.
Ces chiffres n’ont pas surpris les membres de l’Union des pêcheurs des Maritimes. « Nos membres voient de plus en plus de phoques quand ils sont en mer. Nous ne sommes pas surpris que les scientifiques constatent une augmentation », explique Réjean Comeau, président de l’UPM. « On a été tous surpris quand une intervenante au congrès nous a dit que selon des sondages, la population canadienne pense que le phoque gris est une espèce menacée! Au contraire, l’espèce se porte très bien et pourrait être exploitée sans risque! Ça prouve qu’il y a beaucoup de désinformation sur le sujet. »

Trouver un équilibre

La chasse au phoque a été malmenée depuis plusieurs décennies par des campagnes menées par des personnalités comme Brigitte Bardot et Paul McCartney. En 2008, l’Union européenne interdisait l’importation de produits dérivés du phoque ce qui a fait pratiquement disparaître les marchés pour les produits de la chasse.  L’augmentation fulgurante de la population de phoques gris est la conséquence de ces campagnes. « Le nombre de phoques gris dans le Golfe est une des raisons qui empêchent les stocks de morues de se rétablir, en plus de contribuer au déclin d’autres espèces comme le hareng et le maquereau. Il faut trouver un juste milieu. Une chasse contrôlée où l’ensemble de la bête est utilisé pour en faire divers produits est selon nous une solution intéressante », ajoute monsieur Comeau.

Lors du Congrès de l’UPM, Gil Thériault de l’Association des pêcheurs de phoques intra-Québec est venu présenter ce qui se fait aux Îles-de-la-Madeleine comme transformation de la viande de phoque.  « Un chef chez nous a fait de la recherche pour transformer la viande de loup-marin en produit haute de gamme. Chaque fois qu’il en met sur les tablettes, ça disparaît dans le temps de le dire, » a-t-il rapporté. 
Du côté de la Nouvelle-Écosse, l’agence Perennia mène actuellement un projet visant à trouver des nouveaux marchés pour la viande de phoques. Une autre des avenues explorées est le secteur de l’alimentation pour les animaux de compagnie. « Ce qui est important, c’est que l’on regarde aux possibilités pour contrôler la population de phoques gris en trouvant des solutions qui viennent soutenir nos communautés et notre économie d’une façon écoresponsable. Nous allons continuer de suivre le dossier de près », conclut Réjean Comeau. 
Voici un exemple d’un aliment qui découle de la viande de phoque.