Selon le MPO, les stocks de hareng de printemps dans le sud du golfe et de maquereau de l’Atlantique se trouvent dans la zone critique. Une action urgente doit être prise à court terme pour donner à ces stocks une chance de se reconstituer, et assurer la durabilité et la prospérité à long terme des pêches de la côte Est.
Ainsi, la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Joyce Murray, a annoncé à la fin mars qu’il n’y aurait pas de pêche commerciale dirigée ou à l’appât pour le hareng de printemps du sud du golfe, et a confirmé la fermeture des pêches commerciales et à l’appât du maquereau de l’Atlantique au Canada atlantique et au Québec.
• Pour le hareng de printemps du sud du golfe, Pêches et Océans Canada a mis en œuvre des limites de capture quotidiennes, la taille minimale des mailles (trous) dans les filets, des limites sur la taille globale et le nombre de filets, la surveillance des prises à quai, et les fermetures de pêche en fin de semaine.
• Pour le maquereau de l’Atlantique, Pêches et Océans Canada a mis en œuvre des réductions de prises au fil du temps, une augmentation de la taille minimale permise et des améliorations à apporter. De plus, de nouvelles modifications réglementaires sont entrées en vigueur en 2021, qui établissent une limite de possession quotidienne de 20 maquereaux par personne lors de la pêche récréative, établissent une taille de possession minimale de 26,8 cm et ferment la pêche récréative du 1er janvier au 31 mars de chaque année.
« Malheureusement, ces mesures n’ont pas été suffisantes. En vertu du Cadre de l’approche de précaution adopté par Pêches et Océans Canada, lorsqu’un stock pêché à des fins commerciales se trouve dans la zone critique, les prélèvements de toute source doivent être maintenus aux niveaux les plus bas possibles. La réduction de la pression de pêche peut aider ces poissons à atteindre l’âge adulte, à se reproduire, et à se reconstituer en tant que stocks. »
« C’est une décision radicale. Quand on a des rencontres avec des comités consultatifs, on nous présente toujours une panoplie d’options dont la possibilité d’un moratoire mais il y a toujours une solution mitoyenne pour garder les pêcheurs sur l’eau. » C’est un Martin Mallet extrêmement déçu qui s’est confié à l’Acadie Nouvelle sous la plume du journaliste David Caron. Le directeur général de l’UPM a rappelé que les pêcheurs ont fait plusieurs concessions au fil des ans pour préserver la ressource du hareng. L’an dernier, le TAC était de 500 tonnes seulement.
« À 500 tonnes, c’était déjà presque qu’un moratoire mais ça nous permettais au moins d’avoir des yeux sur l’eau et d’avoir des personnes qui nous donnaient de l’information pour la recherche scientifique. On vient de perdre cette plateforme et l’information. » Quant à la suspension de la pêche au maquereau, c’est une surprise totale. « Comme le hareng, on a fait d’énormes concessions pour se donner la chance de ramener la ressource avec des stocks en santé. Les biologistes nous disaient que c’était possible. En maintenant un quota de 4000 tonnes par année, on avait environ 60% de chance de ramener les stocks à l’intérieur des 10 prochaines années. »
L’UPM remet en doute l’efficacité d’un moratoire sur le maquereau car la ressource continuera d’être pêchée dans les eaux plus au sud, aux États-Unis. « On partage cette ressource avec les États-Unis mais il n’y as pas d’entente entre les deux pays pour cogérer les stocks. Il y a de fortes chances qu’on voit une augmentation du TAC du côté américain. Rappelons que le maquereau est un des appâts privilégiés par les pêcheurs de homard.