AQUAPÊCHES

Le conflit Russie-Ukraine aura des effets certains sur l’industrie!

Nos alléchants poissons et fuits de mer ont la cote sur les marchés mondiaux. La question est de savoir à quel point le conflit aura des conséquences néfastes sur l’industrie.
L’économie mondiale est étroitement inter reliée et des évènements à l’autre bout du monde peuvent occasionner de profonds impacts sur l’économie du Nouveau-Brunswick. L’économiste Pierre-Marcel Desjardins a expliqué de quelle façon ce terrible conflit armé en Ukraine pourrait affecter le secteur des pêches au cours des prochaines semaines et des prochains mois.

La hausse du carburant

Tout d’abord, les augmentations reliées aux coûts d’énergie ont été parmi les premières retombées économiques de cet évènement tragique et la situation a affecté le portefeuille de tout le monde en Amérique du Nord. « Autant les pêcheurs que les usines en ressentiront les contrecoups directement avec de fortes augmentations des coûts de l’essence et du diesel. Aussi, les consommateurs réduiront peut-être leurs sorties au restaurant ou leur consommation de produits de luxe comme le homard et le crabe des neiges pour compenser l’augmentation des prix à la pompe », de l’avis de notre économiste.
Il précise que le domaine de la restauration représente un débouché important pour les produits de la mer néo-brunswickois et que tout ce qui affecte ce secteur connexe a un effet domino sur l’ensemble de l’industrie. Aussi, les augmentations du prix du pétrole se reflètent habituellement sur la valeur du dollar américain, ce qui entraînera évidement un impact sur les exportations vers ce marché.

Le défi des restaurateurs

De plus, l’Ukraine est un producteur mondial important de blé et les spécialistes prévoient une incidence sur les coûts de la farine et autres produits céréaliers dans les mois à venir. Ceci fera boule de neige sur tout le secteur de l’alimentation et entraînera inévitablement une augmentation des coûts d’opération des restaurants. « Les restaurateurs seront plus conscients de la hausse des coûts, alors est-ce qu’ils continuer à offrir des produits de luxe comme le homard ou le crabe des neiges? », se questionne M. Desjardins. Il a néanmoins relevé que la Russie fournit environ 30 pour cent des produits de la mer aux États-Unis et se retrouve aussi parmi les quatre plus grands producteurs mondiaux de crabe des neiges. « S’il devait y avoir un boycott ou un embargo des produits russes, cela pourrait s’avérer intéressant pour nos producteurs », note-t-il.