AQUAPÊCHES

Pénurie de main-d’oeuvre : une épée de damoclès sur l’industrie de la pêche

Les usines de transformation des produits marins doivent y voir dès maintenant.
Les transformateurs des produits de la mer doivent identifier à la vitesse grand V des pistes de solution pour minimiser l’impact de la précarité des emplois saisonniers et la pénurie de main-d’oeuvre qui soufflent lourdement sur l’industrie. Si rien n’est fait à court terme, l’industrie de la pêche risque de se retrouver avec un problème majeur sous les bras.
Les observateurs s’entendent pour dire que les propriétaires d’usines doivent accélérer le processus de mécanisation technologique et intensifier leurs efforts sur le plan de l’immigration pour contrer la pénurie de main-d’oeuvre qui frappe déjà à nos portes. Le même constat s’applique pour les propriétaires de bateaux en regard avec leurs membres d’équipage. Les pêcheurs doivent s’assurer de mettre en place d’excellentes conditions de travail pour les garder en poste. La relève au niveau des membres d’équipages n’est pas aussi évidente qu’on le croit.
Pour un, Pierre-Marcel Desjardins, économiste et directeur de l’École des hautes études publiques de l’Université de Moncton, se dit convaincu que la solution passe par l’immigration. Il a cité en exemple les communautés de Saint-Quentin et de Saint-Isidore qui ont su attirer des immigrants ukrainiens et marocains. Les usines de transformation de fruits de mer notamment devront accélérer l’automatisation de leurs opérations, un peu comme l’ont fait des ostréiculteurs de Neguac et de Grande-Digue.
M. Desjardins réagissait au plus récent rapport du Conseil économique des provinces de l’Atlantique (CEPA) sur les emplois saisonniers et la pénurie de main-d’oeuvre. Dans un texte publié dans l’Acadie Nouvelle du 11 mars dernier, sous la plume du journaliste Justin Dupuis, l’économiste a insisté sur l’importance de passer par l’automatisation et l’immigration pour tenter de remédier au problème de main-d’oeuvre.
Le rapport du Conseil économique des provinces de l’Atlantique
La publication récente du rapport a soulevé un certain nombre de questions. L’emploi saisonnier et le recours saisonnier correspondant à l’assurance-emploi (AE) sont depuis plusieurs décennies des caractéristiques distinctives du marché du travail du Canada atlantique. Le nombre total d’emplois saisonniers est nettement supérieur dans les deux plus grandes provinces du Canada, à savoir l’Ontario et le Québec, mais les fluctuations saisonnières sont d’une ampleur nettement plus prononcée au Canada atlantique.
Le marché du travail est cependant en pleine évolution. La plus grande difficulté n’est plus de trouver des emplois pour les travailleurs, mais d’aider les employeurs à trouver des travailleurs. Est-il donc temps pour nous de repenser nos stratégies et nos politiques relatives au marché du travail? À titre d’exemple, l’industrie du tourisme a du mal à attirer des travailleurs et cela est dû en partie au caractère saisonnier du travail, à la fréquence des mises à pied et à la dépendance de l’industrie vis-à-vis de l’AE.
Pour prendre connaissance du rapport au complet, visitez le www.apec-econ.ca.