La science en agrément avec les pêcheurs…
Depuis plusieurs décennies, les pêcheurs de la région et leurs représentants attribuent la durabilité du stock de crabes et la bonne performance de leur industrie autant aux suivis scientifiques produits par le MPO qu’à leurs propres connaissances acquises, au fil des ans, en pratiquant leur profession en mer!
Or, depuis les quatre dernières années, quand on tente d’évaluer l’impact réel de la présence des baleines noires « protégées » de l’Atlantique Nord (BNAN) sur nos activités de pêche, cette composante scientifique de l’équation fait défaut.
Le MPO a certes augmenté grandement ses investissements afin de mieux détecter la présence des baleines dans le sud du Golfe du
Saint-Laurent. Cependant, on n’a pas investi autant d’efforts pour développer, en parallèle, des approches scientifiques aptes à suivre les impacts réels des interactions entre les baleines noires et nos activités de pêche.
Les données objectives ainsi recueillies sur le terrain auraient probablement déjà permis de réduire l’étendue des périodes et des zones interdites à la pêche tout en favorisant l’émergence de mesures aptes à mousser la coexistence des pêcheurs avec les baleines!
Rapport de la Dre Lyne Morissette
Au courant des prochaines semaines, la Dre Lyne Morissette va rendre public un rapport qu’elle a rédigé sur les mesures de gestion utilisées pour gérer le phénomène des baleines noires au cours des quatre (4) dernières années dans le sud du Golfe du Saint-Laurent.
Comme son titre l’indique, Meilleures connaissances scientifiques pour la coexistence, le rapport offre des constats nouveaux sur les véritables interactions entre baleines et pêcheurs. La Dre Morissette fait des recommandations encourageantes pour la pêche du crabe des neiges, sans nuire pour autant au niveau de protection actuellement offert aux baleines noires.
Ce travail arrive à point, car il faut, dès maintenant, adopter une nouvelle perspective afin de réaliser le souhait de tous de favoriser la coexistence de la pêche au crabe et des baleines noires dans le Golfe du Saint-Laurent. Le rapport Morissette constitue une feuille de route indispensable!
Un spécialiste du crabe des neiges se joint à l’équipe de l’ACA
Dans la même ligne d’action, notre association a retenu récemment les services d’un spécialiste de la science du crabe des neiges en la personne de
M. Marcel Hébert.
Marcel a fait partie de l’équipe scientifique du crabe des neiges du sud du Golfe du Saint-Laurent au service de Pêches et Océans Canada pendant au-delà de trente années, passant de technicien à biologiste pour terminer son parcours en tant que chef de la section des crustacés du ministère. Il a donc une expérience très étendue du stock et de la pêcherie du crabe qu’il côtoie
depuis fort longtemps.
Son intégration à l’équipe de l’ACA arrive aussi à point puisqu’il va justement et dès la présente saison mettre en place, en collaboration avec nos membres, des protocoles scientifiques de suivi journalier des interactions entre leurs activités de pêche et les fermetures de zones en raison de la présence des baleines noires.
Pour la première fois depuis quatre ans, nous allons être en mesure de savoir, en tout temps, où sont nos pêcheurs, où sont les baleines et où sont les cordes dans la colonne d’eau et d’en mesurer les impacts!
Robert Haché, directeur général
Association des crabiers acadiens