Pêche au homard : on prévoit une grande saison!
Par Bertin Couturier
Une autre saison de la pêche au homard est sur le point de s’amorcer dans la zone 23, une zone qui s’étend de Dalhousie jusqu’à Pointe-Sapin et qui totalise environ 600 embarcations. À la rédaction de ce reportage, il se peut que la saison s’amorce le 30 avril. En effet, le MPO explore la possibilité de devancer la saison de 72 heures si les conditions météologiques sont favorables. Si c’est le cas, la fermeture de la saison sera aussi devancée. Nous vous invitons à suivre l’évolution de la situation dans les prochains jours.
Par contre, si le statu quo est maintenu, les homardiers prendront le large le 1er mai et ce jusqu’au 30 juin prochain. Les pêcheurs auront droit d’utiliser un maximum de 300 casiers. Avec l’essoufflement de la pandémie, la santé de la ressource et la demande fulgurante sur le marché américain et japonais pour notre homard, tous les indices portent à croire que les pêcheurs et transformateurs vont connaître une saison fabuleuse en 2022.
Nouvelle importante : la taille minimale du homard va augmenter à 79 mm cette année et à 81 mm en 2023. L’an dernier, la taille était de l’ordre de 77 mm. Cette décision a été confirmée par le directeur général de l’Union des pêcheurs des maritimes (UPM), Martin Mallet.
« Cette décision aura un double effet : on élimine la catégorie appelée “ canner ” pour favoriser la prise de plus gros homards et deuxièmement, c’est plus facile à transformer pour les producteurs. Il y a également un aspect positif à considérer dans cette décision pour la préservation de notre précieuse ressource. La vaste majorité des pêcheurs de la zone 23 sont pleinement d’accord avec cette position. »
Bien que ça ne soit pas totalement officielle, il y a de fortes chances que ces nouvelles mesures soient également appliquées pour les homardiers de la zone 25 qui débuteront leur saison le 9 août prochain.
Revenons à 2021 : on sais tous que les pêcheurs ont connu une saison exceptionnelle. D’abord, au niveau des prises quotidiennes, certaines régions ont établi des records. Bon nombre de pêcheurs ont confié avoir ramené aux quais des prises totalisant 1500 livres et plus dans les régions comme l’Île Miscou, Pigeon-Hill, Le Goulet, Shippagan, Anse-Bleue, Maisonnette, entre autres. Comment expliquer un tel phénomène? Des observateurs évoquent les changements environnementaux, le réchauffement climatique qui favorise le déplacement massif du homard ou encore la biologie propre du crustacé.
Prix versé aux pêcheurs
En moyenne, les homardiers ont reçu en 2021 un prix oscillant entre 6,25 $ à 7,50 $ la livre et même davantage pour le gros (market) comparativement à 3,50 $ à 4 $ en 2020, alors que la pandémie frappait de plein fouet. Cette hausse marquante s’explique par le concept de l’offre et la demande. Notre homard n’a jamais été aussi populaire notamment aux États-Unis. Des acheteurs ont mentionné que la part du marché a atteint jusqu’à
75 %. Ça s’explique par une ouverture graduelle des restaurants l’an dernier et l’agressivité des grandes chaînes de marchés d’alimentation qui ont pris une part active dans le marché étant donné que les consommateurs avaient pris l’habitude de ramener du homard à la maison depuis le début depuis le début de la COVID-19.
Mais pour Martin Mallet, il y a quand même une ombre au tableau qui nécessite un peu de prudence. La douloureuse guerre Ukraine-Russie avec toutes les conséquences que cela implique à tous les niveaux et la hausse fulgurante du pétrole. « Parfois des événements de la sorte viennent perturber toutes les analyses des spécialistes. J’espère que ça ne sera pas le cas. Vaut mieux adopter une attitude positive en ce début de saison. » En résumé, maintenant que la pandémie s’est beaucoup accalmie, le marché du homard est grand ouvert en 2022 (ouverture des restaurants, les destinations soleil, les marchés d’alimentation, etc.). La confiance et l’optimisme sont nettement au rendez-vous!