Pêche à la crevette… peu de lumière au bout du tunnel!

Lors d’un entretien ce printemps, le directeur général de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels (FRAPP), Jean Lanteigne, nous faisait part de la situation critique dans laquelle se trouvaient les crevettiers. Deux mois plus tard, force est de constater que pas grand-chose n’a bougé depuis ce temps.

« Pour ce qui est des régions de
Sept-Îles et Anticosti, les premières
évaluations des stocks de crevettes sont
franchement décourageantes », dit-il.
En principe, les crevettiers du Nouveau-Brunswick devraient déjà être à l’œuvre, mais les échos en provenance de leurs collègues de la Gaspésie ne
présageaient rien de bon. Ils ont donc décidé d’attendre un peu avant de sortir en mer. « Cependant, nos pêcheurs se sont entendus pour faire quand même un voyage dans chacune des zones, afin de constater la situation par eux-mêmes », a laissé entendre M. Lanteigne lors d’une entrevue réalisée à la fin mai.
Le sébaste dans tout cela?
Quant à la possibilité dont on parle depuis déjà plusieurs années à l’effet de rouvrir une fois pour toutes la pêche commerciale au sébaste, principal
prédateur de la crevette nordique, la
situation demeure au point mort. « Vu qu’une pêche exploratoire ou à des fins scientifiques a été faite au cours des dernières années, on espérait qu’une pêche commerciale allait être proposée cette année, mais ce n’est pas le cas. »
« Nous sommes convaincus que la présence du nombre extrêmement élevé du sébaste dans les zones de pêche à la crevette nuit considérablement à la ressource et évidemment à nos pêcheurs. »
« Mais, il y a quand même certains éléments positifs à ce sombre tableau; on a mis à l’essai différents types de chaluts avec la collaboration de Valorès et on en a trouvé qui performe mieux que d’autres. On a aussi ciblé les zones où il semble y avoir davantage de sébastes. Comme les crevettiers pêchent déjà à l’aide d’un chalut, ce sont eux
qui, selon nous, devraient avoir accès
les premiers à une éventuelle pêche commerciale au sébaste, du moins
si Pêches et Océans adhèrent à nos
demandes, ce qui n’est pas encore
gagné », conclut le DG de la FRAPP.