Pierre-Marcel Desjardins, économiste et professeur à l’Université de Moncton
L’économiste et professeur à l’Université de Moncton, Pierre-Marcel Desjardins a examiné quelques grandes tendances qui se dessinent dans l’industrie des pêches en 2024. En voici un aperçu.

Occasions à saisir pour le crabe des neiges

Est-ce les changements climatiques ou une migration inattendue? Plusieurs experts annoncent la disparition du crabe des neiges en Alaska. « Certains disent qu’il y aura une fermeture puisque, essentiellement, la pêche du crabe des neiges en Alaska ne sera pas au rendez-vous. Ceci laisse présager qu’il y aura des occasions pour notre crabe des neiges, étant donné qu’il n’y aura pas la concurrence du crabe », avance-t-il.
Il mentionne en plus que les gens ignorent encore si cela affectera également les exportations du crabe royal américain. Un bémol important est toutefois à considérer : si les changements climatiques expliquent en partie cette disparition du crabe de l’Alaska, un tel phénomène pourrait aussi survenir au large des côtes du Nouveau-Brunswick.
« L’économie américaine est encore en bonne santé »
Les effets du ralentissement économique continuent de se faire ressentir et de préoccuper les économistes, sans toutefois atteindre une récession comme plusieurs le craignaient. « L’économie américaine est encore en bonne santé. Les marchés américains restent un marché d’exportation important pour nous, autant pour le crabe des neiges que pour le homard. La vigueur relativement bonne de l’économie américaine est pour moi un élément intéressant qui pourrait faire en sorte que les marchés d’exportation seront assez réceptifs pour nos produits cette année encore », avance-t-il.
M. Desjardins mentionne également l’apport économique en croissance dans le domaine de l’aquaculture notamment le saumon avec les exportations et les acquisitions de Cooke Aquaculture en Tasmanie. Les producteurs d’huîtres continuent eux aussi de faire bonne figure.
Finalement, notre invité, comme nous tous, entrevoit une autre année extrêmement difficile pour les crevettiers. Les nouveaux quotas de sébaste ne sont pas suffisants pour compenser les pertes encourues par ces pêcheurs. « Est-ce que l’on va augmenter ces quotas? La ministre n’a pas été précise au niveau de ses projections. »

« La flottille des crevettiers a besoin d’aide aujourd’hui, pas dans trois ou quatre ans quand seront potentiellement augmentés les quotas de sébaste », avance-t-il. 

En ce qui a trait à cette pêche, M. Desjardins ne peut s’empêcher d’ajouter que du travail colossal sera nécessaire pour développer à nouveau les marchés du sébaste.